Situation socio-économique de la jeunesse: le Clergé étale ses inquiétudes

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L’Union du Clergé Sénégalais s’est réunie à Ziguinchor du 17 au 21 septembre 2018, à l’occasion de la 42ème Assemblée Générale, sur le thème: «Le Prêtre sénégalais face à la pastorale de la jeunesse : défis, enjeux et perspectives».

Au terme de cette 42ème assemblée sur la pastorale de la  jeunesse, les prêtres partagent  avec de nombreux jeunes le manque de formation adéquate, le chômage qui frappe la plupart d’entre eux, la fragilité du système scolaire, le désespoir qui les entraine sur le chemin de l’exode ou de l’émigration clandestine.

«Notre jeunesse est aussi marquée par de nombreux autres fléaux sociaux tels que les unions libres, le concubinage, les paternités et maternités précoces, la violence, l’usage abusif de l’alcool et des stupéfiants », poursuit-il.

Toutefois, les prêtres rappellent qu’ils ont des motifs d’espérer compte tenu des nombreuses opportunités qui s’offrent aux jeunes de nos Eglises. Selon eux, malgré la baisse constante des effectifs et de l’ardeur dans les mouvements d’Action catholique et groupes d’apostolat, des jeunes continuent encore à les fréquenter. Les entendre soutenir que la famille est une chance et reconnaître la présence de l’Eglise à leurs côtés dans les moments cruciaux de leur existence, nous encourage et nous stimule.

Nous avons également entendu et compris les nombreuses attentes des jeunes vis à vis de l’Eglise lorsqu’ils demandent plus d’intériorité et une meilleure connaissance du Christ et de son Eglise. Ils veulent une Eglise qui fait davantage sienne leurs préoccupations, revendiquent plus de place et de considération, souhaitent plus d’écoute et de confiance à leur égard, sollicitent l’aide à la formation et le soutien pour les projets générateurs de revenus, frappent à la porte de l’Eglise pour implorer l’aide à l’emploi, attendent des encouragements pour l’engagement politique et la culture du dialogue interreligieux et souhaitent être éclairés par rapport à certaines pratiques traditionnelles.

 

«Pour une meilleure prise en charge des nombreuses attentes des jeunes, nous nous engageons à  renouveler notre accompagnement pastoral. Face à la demande d’intériorité des jeunes, au besoin de silence et de prière, nous nous engageons à renforcer la formation spirituelle et catéchétique », poursuit notre source.

«Les jeunes ont investi un « sixième continent » : le monde virtuel. C’est un espace à évangéliser. Nous nous engageons à être présents sur les réseaux sociaux pour entrer en dialogue avec eux et les orienter », soulignent les prêtres.

«Les fonctions régaliennes de l’Etat étant, entre autres, l’éducation et la protection des citoyens dont les jeunes, nous invitons les pouvoirs publics à être plus sensibles aux problèmes et à la vie de la jeunesse d’aujourd’hui, victime des maux que sont : les dérives sexuelles, la consommation de stupéfiants, la dépravation des mœurs, le décrochage et l’échec scolaires, les grossesses précoces, les avortements, la violence. Nous réitérons notre disponibilité à collaborer avec l’Etat dans cette mission», disent-ils encore.

«La famille est la cellule base de toute société. C’est là que l’individu acquiert les premiers automatismes en vue d’une meilleure socialisation. A cet effet, nous recommandons aux parents de veiller à ce que l’éducation donnée à leurs enfants ne souffre d’aucune entrave », poursuit notre source.

«Le rôle des éducateurs est de conduire et de donner forme à l’individu et à la société. Aussi, leur recommandons-nous de retrouver la noblesse de leur métier et de faire preuve d’une bonne conscience professionnelle. Que l’enseignement catholique, de manière particulière, s’investisse davantage pour la formation intégrale des jeunes », disent les prêtres.

Ils recommandent aux jeunes de vivre pleinement leur foi, de redonner vie aux mouvements d’Action catholique, de retrouver leurs talents et leurs charismes particuliers et de les mettre au service de l’Eglise et de la société, d’être des citoyens modèles, de résister à la perte des valeurs traditionnelles.  Enfin, ils invitent les pasteurs à faire confiance aux jeunes, à les intégrer dans les structures de concertation pastorales et à leur confier des responsabilités.

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