VEGETALISATIONS DE DAKAR

Contribution

Par Cécile Thiakane

De la verdure ! De la verdure ! De la verdure !  Vous ne rêvez pas. Ce havre de paix est à Cambérène, dans la banlieue de Dakar.

 Ô, que c’est doux pour les yeux ! Que c’est agréable pour la respiration !  Combien d’endroits existent encore comme celui-ci dans l’agglomération dakaroise avec ses 3 millions d’habitants ? Beaucoup trop peu… 

Dakar suffoque ! Dakar manque d’air ! Dakar est victime d’une urbanisation galopante ! Dakar manque de ceinture verte ! Dakar souffre régulièrement d’épisode de pic de pollution !

Les populations de Ndakaru sont exposées au risque galopant de pathologies liées directement ou indirectement à la pollution de l’air. Même si les données chiffrées sur la corrélation entre les méfaits de l’environnement et l’augmentation desdites pathologies ne sont pas stabilisées, il n’y a aucun doute que cette situation cause déjà beaucoup et causera davantage de conséquences négatives sur la santé publique au Sénégal.

Un seul mot d’ordre est à mettre à l’ordre du jour des candidats à l’élection présidentielle : VEGETALISONS Dakar pour un cadre de vie répondant à l’urgence écologique !   Il n’est point besoin de le rappeler que les arbres ont un fort intérêt pour le bien-être des populations. Ils permettent de lutter contre la chaleur accablante activée par le bitume des rues et le béton des immeubles, qui transforment les espaces de vie en fournaise, nuit et jour, pendant les périodes de fortes chaleurs!

Au-delà de son esthétique, la verdure autour des bâtiments rafraîchit l’atmosphère grâce à la photosynthèse. Les plantes consomment l’énergie solaire et transpirent l’eau puisée par leurs racines, constituant ainsi un aérosol de fraîcheur. 

La Responsabilité des leaders politiques est engagée face à l’enjeu du réchauffement de nos villes.   De fait, dans l’agglomération dakaroise, plus aucun programme immobilier ne devrait être autorisé s’il n’intègre pas d’espaces publics arborés, de parcs paysagers… Et bien sûr qu’il faudra veiller à leur stricte application sans aucune dérogation.

Aujourd’hui force est de constater que beaucoup trop souvent les promoteurs immobiliers sans aucun scrupule, bien ayant vendu un programme intégrant des espaces verts, préfèrent passer outre et construire à la place des logements pour maximiser leurs profits au détriment d’un cadre de vie amélioré et vecteur de bien-être pour les populations.

La VDN, offre aussi un espace approprié pour la végétalisation de Dakar. Cependant au vu des réalisations actuelles, la recette appliquée peine à produire des résultats acceptables. Arborer cet espace permettrait sans conteste d’en faire un poumon vert en plein Dakar et un lieu de vie pour réinventer le vivre ensemble. Pour cela, il est impératif de prendre toutes les décisions, même si certaines peuvent être impopulaires, pour résoudre le problème des nouvelles vaches urbaines qui ont élu domicile dans les artères de la VDN et mangent le peu de feuilles vertes qu’on y a plaisir à trouver. 

Au même titre que les trésors archéologiques, plus aucun arbre ne doit être abattu pour la construction d’infrastructures sauf si les études de faisabilité ne trouvent pas d’alternatives ! Toutefois dans ces cas extrêmes, il devrait être envisagé d’en replanter d’autres.

Si les politiques sont interpellés, le grand changement attendu pour sauver Dakar, devra venir de la population elle-même. Chaque citoyen dans son périmètre d’action, doit faire sien le devoir de reconstruction de l’environnement. Mobilisons notre citoyenneté en adoptant des comportements éco-citoyens pour préserver nos acquis et permettant de prendre part activement à la végétalisation de Dakar, mais aussi à la transition écologique.

Son Excellence, Monsieur le Président de la République, la question environnementale de nos cités se doit d’être pensée de façon holistique.   À l’heure où la sensitive city et la smart city qui intègrent la diminution de l’impact sur l’environnement, la résilience aux changements climatiques, l’optimisation des infrastructures, services, transports, connectivité… entre autres, deviennent un enjeu dans bon nombre de pays, le Sénégal serait bien inspiré d’en faire un impératif pour atteindre l’Objectif de Développement Durable numéro 11 (ODD 11), relatif aux villes et communautés durables. Une telle initiative citoyenne offrirait le double avantage de voir l’essor économique des nations concomitamment au bien-être des populations au travers d’un air pur Sénégal !    

 Par Cécile Thiakane Experte ODD 11

 (Villes et communautés durables)

cthiakane@gmail.com

 

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