Nous sommes à moins de huit mois du 1e tour est fixé au 24 février, ses adversaires occupent le terrain. Pendant ce temps, le candidat désigné du Pds est toujours annoncé mais n’est jamais là.
Karim Wade est l’absent le plus présent au Sénégal.Pour la première fois, le candidat désigné du Pds, qui vit en exil au Qatar annonce qu’il est en route. «Je suis en route pour faire face à ses devoirs et mériter la confiance de ceux qui l’ont investi et de tous ceux qui sont décidés à l’accompagner », dit-il dans son message de Korité.
Seulement, Karim Wade, même s’il a dit qu’il est en route, n’a pas précisé ni le jour ni l’heure où il foulera le tarmac du nouvel aéroport international Blaise Diagne de Diass, dont il est le principal promoteur à l’époque où il est ministre des Transports aériens et de la Coopération internationale. Mais, en dehors de ses partisans, très peu de Sénégalais sont de plus en plus persuadés que son exil qatari ne prendra pas fin de sitôt.
«Karim, il faut agir et arrêtez vos discours sans suite. Il est temps de rentrer», déclare un de ses partisans sur sa page facebook. «Toujours annoncé, jamais là», ironise un autre. Alors que nous sommes à moins de huit mois de la présidentielle dont le 1e tour est fixé au 24 février et que des adversaires occupent le terrain.
Et même s’il martèle avec force qu’il est en route, en vérité, Karim Wade ne semble pas être dans les dispositions de revenir au bercail et de briguer le suffrage universel. En effet, dans sa lettre de condoléances suite au décès du khalife général des mourides, il avoue son impuissance à revenir au bercail.
«Je regrette particulièrement d’avoir été empêché d’aller à Touba et d’avoir été expulsé de mon propre pays pour prendre le chemin d’un exil forcé le 24 juin 2016. Après plus de trois ans de prison, ma première intention était d’aller directement à Touba avec l’empressement et la déférence requise, pour témoigner toute ma gratitude à mon défunt Khalife», avoue le candidat déclaré du Pds. Mais ceux qui l’ont expulsé de son propre pays et qui l’ont empêché de se rendre à Touba sont toujours là et bien là. Et il est très peu probable qu’ils le laissent retourner au pays.
Pourtant les libéraux déclarent sur tous les toits du monde qu’il sera là et qu’il sera le candidat du Pds. Mieux, ils écartent toute idée d’un plan B ou d’une candidature de substitution. Mayoro Faye, le chargé de la communication du Pds, qui commentait la carte de vœux de Karim Wade, déclare qu’il sera bientôt de retour. «Au moment où d’aucuns déplorent le recul démocratique du Sénégal , entre autre avec la fraude électorale et l’emprisonnement de Khalifa Sall exclu de manière plutôt injustifiée du Ps, Karim Wade semble lancer un message fort à Macky Sall et compagnie pour dire que (…)plus que jamais son retour en 2018 est certain», a-t-il écrit.
En début d’année, la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) déclarait qu’elle préparait «dans la concorde et l’unité, son retour triomphal». Mieux, Cheikh Tidiane Seck et ses camarades s’étaient engagés à réfléchir sur une nouvelle offre politique nationale à verser dans la corbeille «déjà riche» du candidat Karim Wade.