Beaucoup de consommateurs se demandent pourquoi les prix de l’énergie (essence et électricité) ne baissent pas au Sénégal alors que les cours mondiaux continuent de chuter. En effet, en mars 2025, le prix en dollars du pétrole brut de la mer du Nord (Brent qui fait office de référence en Europe) a diminué de nouveau (‑3,5 % après ‑4,9 % en février à 75,4 $), s’établissant en moyenne à 72,7 dollars le baril, selon le site prixdubaril.com. Avant-hier, le pétrole brut WTI est passé de 64,31 dollars à 62,29 dollars. Dans le même temps, le Brent est passé de 68,05 à 66,13 dollars.
Toutefois, ce n’est pas parce que les prix ont baissé sur le marché international que le gouvernement répercutera cette baisse sur l’essence ou l’électricité. «Ce n’est pas automatiquement», souffle un expert. Notre interlocuteur qui a travaillé durant 5 ans sur la commercialisation du pétrole, du gaz et de leurs dérivées (fuel, gasoil, naphta, etc) pour le compte de Gasnatural Fenosa qui est devenu Naturgy, numéro 1 en Espagne et en Amérique du Sud, affirme que le cours du pétrole vendu sur le marché ne reflète pas celui des contrats.
«Les contrats sont souvent sur des indices trimestriels, semestriels. Donc il y a un décalage entre la baisse sur le marché et le coût vendu aux consommateurs. Ce décalage peut être trimestriel ou semestriel. Tout dépend des contrats», explique notre source. Puis il ajoute: «Si vous voyez sur un contrat le nombre 303 pour le mois de janvier 2025. Cela veut dire que la baisse de ce mois-ci apparaîtra dans les prix au bout de 4 mois». Si le gouvernement sénégalais veut vraiment baisser le prix de l’essence et de l’électricité, il n’a qu’à travailler sur les taxes qui sont trop élevées. «C’est la vache à lait du pouvoir», souligne notre interlocuteur. Puis il ajoute : «La taxation élevée sur le prix de la molécule annihile/amplifie les mouvements de baisse ou de hausse des prix au niveau local».