Augmentation des recettes fiscales : La Banque mondiale cible l’alcool, les sodas et les cigarettes

Eco-Finance

La Banque mondiale invite le Sénégalà taxer des produits qui nuisent à la croissance à long terme et à la santé publique. Et donc appliquer des droits d’accise (ou droits de consommation) à des produits qui, comme le tabac, l’alcool et les boissons sucrées, sont nocifs pour la santé et ont des effets néfastes tant sur les individus que sur la société en général. 

«Ce type d’impôt constitue l’un des moyens les plus rentables de réduire la consommation de produits nocifs et de sauver des vies tout en générant des recettes publiques qui font cruellement défaut», lit-on dans le site de l’institution. La consommation de tabac, d’alcool et de boissons sucrées est à l’origine de plus de 11 millions de décès prématurés chaque année, soit environ 20% de la mortalité dans le monde.

Déjà élevés et en progression, les niveaux de consommation de ces produits dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont des conséquences désastreuses sur le développement du capital humain et la productivité économique. «En augmentant les droits de consommation sur le tabac, l’alcool et les boissons sucrées, les pouvoirs publics peuvent se procurer des recettes supplémentaires considérables et mobiliser ainsi des ressources indispensables pour accroître leurs dépenses de développement», poursuit notre source. «Le recours au levier fiscal à des fins de santé publique n’est pas nouveau : cette approche a souvent été déployée pour réduire la consommation de tabac notamment» ajoute encore notre source.

Le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) avait recommandé, après des recherches, d’augmenter les taxes sur les produits du tabac.  D’après cette étude, en 2017/2018, le coût annuel du tabagisme est estimé à près de 122 milliards de FCfa au Sénégal. Les dépenses liées aux soins (coûts directs) sont incluses dans cette somme et s’élèvent à 74 milliards de FCfa. Idem pour les pertes de revenus dues à l’absentéisme au travail et aux décès des patients (coûts indirects) qui sont estimées 48 milliards FCfa, d’après les recherches. En juillet 2018, le gouvernement a augmenté le taux de taxation applicable aux tabacs vendus au Sénégal. Il est passé de 45% à 65%.

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