Cheikh Sadibou Ba, mal voyant et tête de liste de Bunt-bi à Nioro du Rip

Politique

Cheikh Sadibou Bâ rêve de devenir le premier handicapé visuel député à l’Assemblée nationale du Sénégal. Malvoyant et tête de liste de la coalition Bunt-Bi, cet enseignant de formation reconverti en assistant de direction à cause de sa maladie, ambitionne de faire bouger les lignes sur l’inclusion sociale en cas d’élection.

Il se voit déjà dans l’hémicycle avec une écharpe aux couleurs du drapeau national autour de la ceinture. La cinquantaine révolue, Cheikh Sadibou Bâ, malgré son handicap, rêve de devenir le premier député à l’Assemblée nationale du Sénégal, au soir du 31 juillet prochain. En plein dans la campagne électorale, ce non-voyant, tête de liste de la coalition Bunt-Bi dans le département de Nioro, qui se qualifie  «candidat spécial» de par sa catégorie sociale, reste très optimiste.

«Ma candidature est spéciale», aime-t-il rappeler. Président du mouvement citoyen «Sam Sa Momel», Cheikh Sadibou Ba ne nourrit aucun complexe vis-à-vis des autres têtes de listes. Mieux, il est à l’aise quand il explique aux électeurs son programme. Ce qui compte pour lui, c’est la compétence et une ouverture d’esprit.  Drapé dans un grand boubou bleu clair, luttes barrant les yeux, il séduit de par sa clairvoyance. «J’invite toutes les personnes vivant avec un handicap à voter pour notre liste. Je serai leur avocat à l’Assemblée nationale. La coalition Bunt-Bi a, au moins, respecté cette couche de la société. Je vais vous représenter dignement à l’hémicycle. Nous allons tenter de faire bouger les lignes», dit-il.

Enseignant de profession avant sa reconversion en informaticien à cause de sa maladie, cet originaire de Médina Sabakh veut briser les codes. Son combat pour l’inclusion sociale des couches vulnérables à la prochaine législature est connu de tous.  «Je suis non-voyant depuis une dizaine d’années. C’est au cours de mon séjour en France pour des besoins de soins intensifs que j’ai appris l’informatique et la communication. Je suis désormais diplômé d’assistanat de direction et d’accueil. J’ai obtenu une maitrise en informatique. L’inclusion sociale n’est pas encore une réalité chez les personnes vivant avec une cécité dans notre pays», remarque Cheikh Sadibou Ba.

De Cheikh Sadibou Bâ, on retient un homme sociable, soucieux du devenir de son département. Selon Ibrahima Touré, un de ses collaborateurs, il a une longueur d’avance sur les leaders politiques locaux. «Il vit en France avec sa famille. Il ne s’est pas engagé en politique pour s’enrichir. Il est tout le temps, même n’étant pas investi, au service des populations du département de Nioro. Il a beaucoup investi dans la localité», témoigne-t-il.

Ce dernier qui lui sert d’assistant, de révéler que Cheikh Sadibou Bâ était arrivé deuxième aux dernières élections locales.  «Il a été mon instituteur. Il est très sociable. Il a été le président de la zone des navétanes de Médina Sabakh. Il a construit plusieurs écoles coraniques sur fonds propre. Il a transformé sa propre maison, R+1, en une école coranique», ajoute  El Hadji Massamba Touré.

Rachat des Ics

Son choix pour la coalition Bunt-Bi se justifie par la démocratie et le respect des droits de tout un chacun. «En son sein, il y a une alternance et une alternative paisible», dit-il. Candidat de la rupture, comme il se définit, il promet d’introduire une proposition de loi visant à racheter les Ics, vendues aux Indiens par l’Etat du Sénégal. Cela, soutient-il, pour rendre l’engrais accessible aux agriculteurs.  

«L’agriculture est le parent pauvre du système. Le sac d’engrais qui coûtait 7000 francs Cfa, est aujourd’hui à 25 voire 30 mille francs Cfa. Beaucoup de personnes ignorent l’origine de cette cherté. En réalité, le gouvernement du Sénégal a vendu les Ics à des Indiens. Nous avons une force de proposition», explique Cheikh Sadibou BaLa tête de liste de la coalition Bunt-Bi dans le département de Nioro ambitionne de créer une rupture par rapport à ce qui s’est passé lors de la 13ièmelégislature. «Elle n’a pas été à la hauteur. C’était des députés de contre-valeur», déplore Cheikh Sadibou Bâ

Walf Quotidien

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