COVID-19: La double peine des insuffisants rénaux du Sénégal

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Ils sont les grands oubliés de la lutte contre le covid-19. Fragiles et ruinés par des années de traitements couteux, les insuffisants rénaux réclament leur quota du fonds Force Covid-19.

Au moment où l’Etat et des privés lèvent des milliards pour lutter contre la pandémie du coronavirus, le Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (MIR) demande de l’argent pour lutter contre l’insuffisance rénale qui tuent dans l’indifférence des centaines de personnes chaque année au Sénégal. «Nous demandons l’organisation d’un téléthon avec la Tfm associée à la Rts pour demander aux Sénégalais, aux étrangers vivant parmi nous, aux entreprises nationales et étrangères de bien vouloir participer dans le cadre de la RSE au profit des malades non transmissibles», déclare en effet El Hadj Hamidou Diallo, le président du MIRS, dans une lettre adressée au ministre de la Santé.

Par ailleurs, El Hadj Hamidou Diallo demande à ce que tous les centres de dialyse soient dotés de ressources humaines suffisantes pour pouvoir résorber la liste nationale d’attente en faisant trois séances par jour le samedi inclus. Il réclame également l’analyse de l’eau de tous les osmoseurs des centres de dialyse car, selon lui, cette eau est à la base d’une bonne hémodialyse. Le souhaite aussi la vérification de la durée de vie de tous les générateurs de dialyse de tous les centres de dialyse du Sénégal et la dotation tous les centres de dialyse d’un thermo flash et d’une ambulance.

«Nous demandons une prime de 10.000 francs par jour de travail à tous les néphrologues en activité, une prime de 5.000 francs par jour de travail à tous les techniciens supérieurs de néphrologie en activité, une prime de 3.000 francs par jour de travail à tous les infirmiers en activité, une prime de 2.000 frs par jour de travail à tous les garçons et filles de salle en activité et enfin une prime de transport de 10.000 francs par jour d’hémodialyse à tous les hémodialysés du Sénégal. Nous réclamons aussi l’indemnisation de tous les accompagnants en leur offrant une enveloppe de 60.000 francs, car ils suppléent réellement l’action de l’Etat auprès des malades. 14. Doter tous les malades et leur famille, de masques de gangs et de produits», dit-il, avant de réclame l’imposition de la quarantaine totale à tous les dialysés du Sénégal en leur donnant un sac de riz, du sucre, du lait, de l’huile et une dépense alimentaire journalière de 2.500 francs.

El Hadj Hamidou Diallo réclame aussi la dotation de la dialyse péritonéale d’équipement suffisant pendant toute la durée de la pandémie en lui assurant à elle aussi le transport et la survie alimentaire journalière.

En outre, ces malades souhaitent bénéficier de la générosité de l’Etat pour pouvoir se déplacer vers les centres de dialyse en faisant des abonnements groupés avec des taximen ou à défaut une ambulance ou une petite voiture pour faciliter les déplacements des plus démunis d’entre eux. Enfin, ils réclament au  ministre de la Santé un registre d’enregistrement et de paiement dans tous les centres de dialyse privés comme public pour lui permettre de savoir journalièrement le nombre d’hémodialyses réalisées, le cout de l’hémodialyse facturée et le nombre de décès. «Ce registre vous permettra de savoir en outre si la convention avec ICP est respectée. Qui est le fonctionnaire du Ministère qui contrôle ICP», s’interroge-t-il, ajoutant que depuis 5 ans, le propriétaire d’ICP ancien ASSOFAL ne vient au Sénégal qu’une fois par an pour encaisser son argent et renter en Italie.

Le chemin de croix quotidien de Mamadou Ba, hémodialysé 

Monsieur Mamadou Ba est hémodialysé à Hôpital Le Dantec, où il bénéficie de trois dialyses gratuites par semaine. Chaque deux jours, il quitte Sicap-Mbao, dans la banlieue dakaroise, pour se rendre à Le Dantec, en utilisant les cars de transport « TATA », les bus « DEM DIKK » ou, les taxis « BOKKO ». Le lundi matin, il est sorti de chez lui à 6 heures 5 minutes et est arrivé à un arrêt de car hyper bondé. Mais à cause de la maladie, il est très affaibli et les bousculades ne lui ont pas permis de s’embarquer dans un bus pour Dakar. Il n’en a plus la force de jouer des coudes. Alors, résigné, il s’en est retourné chez lui, car n’ayant pas assez d’argent pour prendre une «course» à 5.000 francs. Il s’est ainsi mis en danger en ayant sauté une dialyse. Mercredi et vendredi, il subira la même, chose sinon pire. A ce train, il perdra la vie si rien n’est fait pour lui venir en aide, lui et ses 60 compagnons de mauvaise fortune. Surtout si le confinement devenait total.

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