Elections locales : Vers un deuxième report

Politique

On s’achemine tout droit vers un deuxième report des élections locales, prévues initialement au mois de juin, avant d’être reportées au 1e décembre prochain. En effet, malgré les assurances du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, toutes les conditions sont réunies pour le report de ce scrutin local.

D’abord, les révisions exceptionnelles des listes électorales n’ont pas encore démarré, alors que nous sommes à six mois près du scrutin de décembre. La révision des listes intervient toujours avant des élections. D’ailleurs, le  Code électoral, à son article L.39 alinéa 5, dispose « qu’avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle des listes électorales est décidée par décret pour définir les conditions et modalités d’organisation de cette importante phase du processus électoral».

Ainsi, des commissions administratives instituées à cet effet par les autorités compétentes, se chargeront, au niveau des circonscriptions électorales, de l’exécution des différentes opérations de la révision exceptionnelle des listes électorales. Ces opérations visent, essentiellement, les jeunes citoyens sénégalais qui auront dix-huit (18) ans révolus à la date du scrutin, mais aussi, tout autre citoyen remplissant les conditions requises et qui n’a pas encore sacrifié à cette formalité de s’inscrire sur les listes électorales. Elles permettront également de procéder à la correction de toutes les erreurs matérielles constatées après l’édition des cartes issues de la refonte partielle.

La révision exceptionnelle des listes électorales permet également de refaire et surtout de renouveler la carte électorale et le fichier électoral. Car il y a toujours des électeurs qui souhaitent changer leur de vote.  Et jusqu’à présent aucune commission administrative n’a vu le jour. Mieux, de nombreux citoyens qui n’avaient pas pu accomplir leur devoir citoyen lors de la présidentielle passé, faute de carte disponible, sont toujours à la recherche de leur carte d’électeur biométrique.

Le parrainage également constitue un obstacle insurmontable à la tenue du scrutin à la date du 1e décembre prochain. En effet, la collecte des parrainages citoyens en vue de la présidentielle du 24 février 2019 avait démarré le lundi 27 aout 2018, soit six mois avant le scrutin. Les candidats avaient alors jusqu’au 26 décembre, soit six mois, pour récolter le nombre de signatures requises, validées ensuite par le Conseil constitutionnel.

Alors que nous sommes à six mois du scrutin local et jusqu’à présent les fiches de collecte et les modalités ne sont pas encore  publiées au journal officiel. Mieux, les partis politiques sont actuellement en discussions pour voir si le parrainage sera maintenu pour les locales ou annulé. Et jusqu’à présent il n y a pas de consensus.

 Et en cas de consensus, les propositions issues de ce dialogue politique seront transmises au ministre de l’Intérieur, ensuite au Chef de l’Etat  et enfin à l’Assemblée nationale pour leur vote et leur traduction en loi. Après le vote des députés, le président de la République Macky Sall devra ensuite prendre des décrets d’application pour leur opérationnalisation et leur inscription sur le code électoral et la constitution. Et tout cela risque de prendre des mois. «Au moins trois mois vont s’écouler entre la fin du dialogue politique, l’acheminement et le vote par l’Assemblée nationale des consensus», explique un spécialiste.

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