Levée de fonds à des taux supérieur à 5%: mauvaise nouvelle pour les clients des banques

Eco-Finance

Mauvaise nouvelle pour les clients des banques. Les taux d’intérêt risquent encore de devenir plus chers. En effet, le Sénégal a levé «avec succès» 82,5 milliards de francs Cfa sur le marché régional des titres publics de l’Umoa. «Cette intervention s’inscrit dans le cadre de la couverture des besoins de financement de l’année 2021. A l’issue de l’opération, les rendements moyens pondérés ci-après ont été obtenus: 5,55 % à 3 ans; 5,81 % à 5 ans et 5,98 % à 7 ans», lit-on dans le communiqué.

Cependant, Guy Silva Thiam, expert financier, affirme qu’il faudrait s’interroger sur l’amplitude des taux servis (le plus bas taux reçu et le plus haut taux accepté) sur les différentes échéances. D’après lui, la remarque fondamentale qui ressort de ces emprunts réside dans les rendements nets servis. «En effet, ces taux nets renvoient à un impôt non perçu qui devra être intégrer dans la détermination du taux effectif global (TEG), et qui avoisinerait les 6,6%», explique le fondateur de l’Institut africain de trading boursier (IATB).

En effet, ces taux particulièrement élevés, n’augurent de rien de bon pour les clients des banques et pour l’économie nationale en générale. «La conséquence pour l’économie sénégalaise, notamment pour son financement, est dramatique», affirme l’expert financier Guy Silva Thiam. Selon lui, l’Etat qui est sensé être l’agent économique sans risque, supporte de si hauts taux de rendement sur le marché financier, donc sans frais d’intermédiation, avec un coût du risque supposé très faible voire nul.

Par conséquent, les autres opérateurs privés de son économie qui passent par le système bancaire ne pourront obtenir de financements que s’ils supportent des taux à 2 chiffres qui grèveront à coup sûr leur rentabilité et leur pérennité. «Le taux auquel l’Etat emprunte m’oblige à payer cher mon crédit bancaire», explique le financier. Pour lui, il est temps que L’Etat cherche les moyens de se financer à des taux plus bas, de préférence à retourner via le Trésor dans le marché monétaire là où est sa véritable place dans toute économie qui se respecte. En effet, d’après lui, tant que cette situation perdurera, l’économie nationale sera insuffisamment financée car les privés seront en concurrence avec l’Etat central principal fournisseur de contrats et donc impulseur des taux d’intérêt.

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