La bataille pour le contrôle des collectivités locales fait déjà rage dans certaines localités du pays. Si dans de nombreuses communes et dans certains départements, les enjeux politiques sont circonscrits dans un registre essentiellement local, ailleurs, dans d’autres localités, les enjeux sont plutôt d’ordre national.
C’est le cas notamment de Dakar, de Ziguinchor, et de Saint-Louis: trois villes, trois enjeux, mais unies par un même destin politique. Ces trois cités, vont à elles seules, sceller à coup sûr, le sort des élections locales du 23 janvier 2022.
Et pour cause, Dakar, capitale du Sénégal, est une métropole qui accueille plus de 3 millions de sénégalais. Sa démographie galopante, va la placer au coeur de la bataille électorale. La coalition de partis qui triomphera à Dakar, à l’issue du scrutin, prendra incontestablement une ascension psychologique sur ses principaux concurrents. Et s’adjugera dans la foulée, un large boulevard qui la mènera au palais de la République en 2024. Car, nul doute, que l’état-major politique, qui fera main basse sur Dakar, contrôlera de surcroît le reste du pays.
L’autre métropole qui va cristalliser tous les regards le 23 janvier prochain, c’est bien la ville de Ziguinchor. La capitale de la Casamance, est en effet, une ville symbole dans la bataille de positionnement, que se livrent sans merci, les différents leaders politiques, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2024. Ziguinchor est désormais considérée comme étant la chasse-gardée, le bastion imprenable du leader du Pastef, en l’occurrence Ousmane Sonko. Le patriote en chef, voudra donc faire de Ziguinchor, la tour de contrôle à partir de laquelle, il va destabiliser le maky et s’emparer du pouvoir en 2024. Vous l’aurez compris: la bataille pour le contrôle de Ziguinchor, sera âpre et sans ménagement.
Quant à Saint-Louis, ville historique, grande métropole du nord du pays, la cité de Mame Coumba Lamb est aujourd’hui dirigée par Mansour Faye, le beau-frère du président de la République, Macky Sall. Un édile, dont l’accession à la tête de la mairie en 2014, avait fait l’objet de vives contestations. Les résultats des élections locales de 2014, qui ont consacré sa victoire, ont été, à l’époque, considérés par son principal adversaire, Ahmed Fall Baraya, comme étant frauduleux, truqués.
Et, le 23 janvier prochain, Mansour Faye, fera de nouveau face à ce même Ahmed Fall Baraya, son éternel challenger. Mais aussi à une autre grosse pointure de la République : Mary Teuw Niane. Un ancien ministre, membre de la mouvance présidentielle, assurant présentement la présidence du Conseil d’administration de Petrosen. Si Saint-Louis venait à échapper au contrôle de Mansour Faye, à l’occasion des prochaines élections locales, les observateurs avisés, s’accorderont à dire que Macky Sall et son régime ont été désavoués au nord du pays.
