Le jeu trouble auquel se sont livrés publiquement certains responsables libéraux de la Casamance, dans le cadre des investitures, en perspective des locales de 2022, a fini de susciter moult questions. Nombreux sont en effet, nos compatriotes qui s’interrogent légitimement sur la sincérité de leur engagement politique auprès du président Wade et de son fils Karim Wade.
De Ziguinchor à Kolda, en passant par Bignona, partout dans ces localités précitées, les portes étendards du PDS ont malicieusement abandonné le champ des batailles politiques dans les différentes communes, pour aller se réfugier dans les bunkers sécurisés des listes départementales. Bignona et Ziguinchor, constituent sans doute, les deux exemples les plus achevés de cette fuite en avant. Dans la capitale du fogny, le patron des libéraux, en l’occurrence dr Tito Tamba, a déserté les rangs de la coalition Wallu Sénégal, pour aller renforcer une liste départementale concurrente: Andu Nawle suxali sunu Gok. Tel un soldat déserteur, ce lieutenant de Wade, dirige dans ladite coalition, la liste proportionnelle aux côtés de responsables de la mouvance présidentielle. Une attitude pour le moins étrange, qui a engendré d’énormes dégâts politiques et affecté gravement le moral des troupes au sol du pape du sopi. Il suffit pour s’en convaincre, de convoquer le bilan des investitures de la coalition Wallu Sénégal, dans le Bignona. Sur les dix-neuf communes que compte le département, la grande Coalition Wallu Sénégal n’a présenté de listes électorales que dans onze communes. Une sous représentation inédite dans l’histoire du PDS en Casamance, et qui soulève un torrent de questions sans réponse.
Cependant, si dr Tito Tamba, s’est contenté d’assurer le menu fretin dans le Bignona, durant la période des investitures: ce n’est pas le cas pour son collègue et frère de parti, dr Toussaint Manga. L’honorable député, a en effet, abandonné complètement le théâtre des opérations politiques dans la commune de Ziguinchor, pour tenir la ligne de démarcation du département. Sans doute, parce qu’il est convaincu que l’artillerie lourde, qui sera déployée par Ousmane Sonko, Abdoulaye Baldé et Benoît Sambou, dans le cadre de la bataille pour le contrôle de Ziguinchor, ne l’atteindra pas dans sa lointaine position où il mène des opérations de camouflage.
La situation politique de la grande Coalition Wallu Sénégal, n’est guère reluisante à Kolda. Dans la capitale du fouladou, le secrétaire général de la fédération PDS de Kolda, Ndiogou Dème, ne figure pas sur la liste de la coalition Wallu Sénégal de la commune. Et pourtant, ce même Ndiogou Dème, dirige la liste majoritaire départementale de Wallu Sénégal dans le Kolda. Un mélange du genre, une sorte de mariage entre le mulet et la carpe, qui risque de donner le tournis aux électeurs du fouladou.
Dès lors, se pose avec acuité, la question de savoir pour qui travaillent ces trois responsables libéraux? ” Certains parmi eux, soutiennent Sonko en sourdine, d’autres sont de mèche avec le pouvoir” assène avec conviction un militant PDS de Ziguinchor, qui a requis l’anonymat. Et son frère de parti d’enfoncer le clou” ils ont saboté les investitures en Casamance, pour baliser le terrain à nos adversaires “.
Un réquisitoire implacable, qui renseigne éloquemment sur le sentiment de détresse, de révolte qui habite certains militants PDS de la Casamance. Mais, en attendant que la politique en Casamance dévoile entièremrnt ses arcanes et ses secrets au grand jour, les militants libéraux scrutent la météo politique pour espérer y déceler des éclaircies.
