Modifications constitutionnelles: Macky rattrapé par la réalité

Politique

Le Chef de l’Etat est en train de revenir une à une sur les réformes constitutionnelles d’avant la présidentielle de l’année dernière. Ces réformes très contestées, et considérées, à l’époque, comme une volonté de Macky Sall d’assurer sa propre réélection, s’avèrent inopérantes pour les élections locales. Ainsi, le chef de la majorité présidentielle est englué dans son propre piège. Heureusement que le dialogue politique est là pour le tirer d’affaire. Ce dialogue, vue comme une farce par l’opposition la plus significative, est en train de lui tirer une grosse épine du pied.

Le premier acte de sauvetage a été entériné avant hier. Il s’agit de la suppression du parrainage citoyen, qui lui avait permis d’écarter de nombreux candidats à la dernière présidentielle. Le parrainage citoyen qui avait été un véritable casse-tête lors de la dernière présidentielle pour une environ 25 candidats, allait constituer un obstacle insurmontable à la tenue du scrutin avec des centaines de candidats.  Ce parrainage citoyen n’existe nulle part dans le monde. En France le parrainage est fait par les élus locaux.

L’autre grosse épine dont Macky Sall cherche à se défaire par l’entremise du dialogue politique, c’est la caution. Elle devrait également être supprimée ou, à tout le moins, revue à la baisse, à en croire un plénipotentiaire de la mouvance présidentielle qui souligne que son groupe n’y est pas opposé. Aly Ngouille Ndiaye, le ministre de l’Intérieur avait fixé, par arrêté, la caution pour les élections locales, initialement prévues le 1e décembre 2019, à 20 millions de francs Cfa. Mais cette somme qui n’est pas à la portée des indépendants et des petits partis. D’ailleurs, à l’poque de nombreux candidats considéraient ce montant comme un moyen de négociation pour Macky Sall le gouvernement qui était dans une logique de reporter ces élections. «Comme ça nous nous retrouvons à devoir verser une caution de 10.000.000 FCFA pour pouvoir être candidat aux élections municipales d’une quelconque commune! Puis de nouveau 10 000 000 FCFA pour figurer sur une liste départementale», avait fustigé Yaye Fatou Sarr, conseillère d’Abdoul Mbaye et responsable des jeunes de l’Act.

Last but no least, Macky Sall est pris dans le piège du mode de scrutin pour les élections locales. Son gouvernement a décidé que les maires seront élus désormais au suffrage universel lors des prochaines. Alors que jusqu’à présent les maires étaient élus indirectement par le conseil municipal. Mais ce nouveau mode de scrutin rend de facto inutile le conseil municipal. Car désormais, le maire qui est élu au suffrage universel direct est redevable à ses électeurs et non aux conseillers municipaux qui pourtant votent le votent le budget et contrôlent l’action du maire. Les locales fixées au mois de mars 2021, le Chef de l’Etat et ses conseillers auront toujours le temps de sortir de leur propre piège.

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