Mouvance présidentielle: le chantage est-il érigé en instrument de promotion politique ?

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Au lendemain de la révélation par le président Macky Sall, de l’identité du porte étendard de la coalition Benno Bokk Yakaar, à l’élection présidentielle de février 2024, des responsables de l’APR et non des moindres, avaient tenté d’organiser un mouvement de résistance interne pour contester le choix porté sur Amadou Ba. Trois groupes se sont vainement illustrés sur ce terrain de la contestation. Dans le premier groupe, on pouvait retrouver des leaders politiques, membres du parti au pouvoir, qui se distinguaient particulièrement  par l’ancienneté de leur appartenance à l’Alliance Pour la République ( APR). Ses membres sont pour l’essentiel, des leaders de haut rang, qui ont occupé ou occupent toujours de grands postes de responsabilités au sommet de l’Etat. Pour ces derniers, la candidature de Amadou Ba, souffre d’un déficit criard de légitimité historique.

Le deuxième groupe des contempteurs du candidat de la mouvance présidentielle, est constitué majoritairement de responsables sans ancrage politique à la base. Ce sont souvent des identités politiques remarquables, adeptes des plateaux de télévision, mais dépourvu de bases politiques locales. Quant au troisième groupe, sa composition est très hybride. On y retrouve pêle-mêle les frustrés du régime Sall, les transhumants du dimanche en quête de prairies beige-marron, bref tous ceux qui sont laissés en rade dans le cadre des nominations et promotions au sommet de l’Etat.

Aussi divers et variés soient-ils, ces groupes avaient pourtant un agenda politique commun, savamment dissimulé. Ils manoeuvraient en coulisse pour créer les conditions d’un simulacre de rejet du choix porté sur le Premier ministre Amadou Ba, pour inciter le président Macky Sall à prendre langue avec eux, en vue de négocier les termes de leur soutien ou alignement politique à la candidature de Amadou Ba. Et pour atteindre cet objectif qu’ils se sont assignés conjointement, ils vont emprunter aux militaires leur redoutable stratégie de guerre: marcher séparément et tirer ensemble. Néanmoins, cette stratégie s’est avérée inefficace, contreproductive. Et pour cause, le candidat Amadou Ba, fidèle à sa réputation d’homme de paix, et de consensus, a étouffé dans l’œuf toutes les velléités de rébellion interne.

En prenant son bâton de pèlerin, pour dissiper les nuages de divergences et de désaccords politiques avec les animateurs des courants de contestation. Pour autant, le potentiel successeur du président Sall à la tête du Sénégal, ne doit pas dormir sur ses lauriers. Un quatrième groupe très subversif, composé de maîtres qui excellent dans l’art de faire chanter les candidats: est en gestation. Il suffit pour s’en convaincre, de prêter une oreille attentive à la nature et au contenu des discours, prononcés tour à tour par l’insaisissable Souleymane Jules Diop, et le taciturne Abdoulaye Bibi Baldé. Deux énergumènes politiques du même acabit, capables de vous embrasser le matin, à midi ils vous assènent un coup de poignard sur le dos, et avant la fin de la journée: ils se présentent devant vous pour demander la main de votre fille.

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