Ouverture de classes préparatoires lors de la rentrée universitaire 2022: le ministre Cheikh Oumar Anne sollicite l’expertise française

Actualité

Le Sénégal prévoit l’ouverture de classes préparatoires lors de la rentrée universitaire 2002. C’est dans ce cadre que Cheikh Oumar Anne, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’est rendu en France pour solliciter l’expertise française. La première journée a été marquée par deux réunions techniques au Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation français, d’abord avec des représentants de la Délégation aux Affaires Européennes et Internationales (le service de la coopération internationale) puis avec des personnels de l’Inspection Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (IGESR).

Le Délégué aux affaires européennes et internationales dans son discours d’ouverture a rappelé la tradition de coopération et de partenariat entre la France et le Sénégal, concrétisée récemment par la mise en place du Campus franco-sénégalais qui sera mis à l’honneur lors du sommet Afrique-France d’Octobre à Montpellier. Il a réaffirmé que les responsables français restaient disposés à accompagner le Sénégal dans ce nouveau défi de mise en place des CPGE au Sénégal.

Le DGES dans sa réponse, remercie la délégation française pour son accueil chaleureux, et le personnel de l’Ambassade de France pour avoir facilité le déplacement et les contacts. Il rappelle que cette mission s’inscrit dans la continuité du partenariat entre la France et le Sénégal.

Il rappelle le contexte de cette mission suite à la volonté de M. Le président du Sénégal, M. Macky SALL, d’ouvrir des CPGE au Sénégal. Ces classes créeront une nouvelle voie d’accès aux écoles d’ingénieurs sénégalaises, une voie d’excellence, sur le modèle des CPGE françaises. Leur création répond également à un objectif de diversification des formations sénégalaises (feuille de route du PSE).

Le projet est conduit et porté par le MESRI en lien avec le MEN et dans sa définition actuelle, encore évolutive, les premières CPGE seraient au nombre de 3 : MPSI, PCSI et Commerciale. Chacune accueillerait 15 étudiants. Elles seraient implantées au sein de l’École Polytechnique de Thiès, une école de formation d’ingénieurs.

La commande de M. Le Président de la République est l’ouverture des premières CPGE à la rentrée scolaire 2022. Il s’agit de compter sur l’expérience et l’expertise de la France pour accompagner le Sénégal dans ce projet ce qu’il est proposé de concrétiser par un protocole de partenariat qui pourrait être signé lors du prochain Séminaire intergouvernemental entre la France et le Sénégal.

Les échanges ont porté sur  le dispositif à mettre en œuvre (logistique, administration ou législatif…), Le fait que le projet d’ouvrir des CPGE pourrait avoir comme vertu un meilleur alignement des écoles de formation d’ingénieurs sénégalaises et françaises, la promotion de l’enseignement à distance avec l’UVS et les expériences mises en place par le MEN, la mise en place des LINEQ par le MEN et l’érection de l’École d’éducation Mariama BA en lycée d’excellence ; Mais aussi sur la possibilité de conventions avec des lycées français à CPGE. Il y aurait une demande de lycées de province…, la promotion des sciences dans le secondaire : coopération à relancer sur ce sujet à à mettre dans la feuille de route du prochain SIG

  • Le renforcement de la « circulation des cerveaux » et le renforcement de la coopération entre la France et le Sénégal en matière de recherche, notamment dans le cadre du CFS à à mettre dans la feuille de route du prochain SIG
  • La partie française assure la partie sénégalaise de son accompagnement pour réussir ce nouveau projet
  • Octobre 2022 constitue un objectif extrêmement ambitieux à il faut aller vite
  • La nécessité de très vite définir un chef de projet (idéalement quelqu’un qui est passé par les CPGE comme élève ou enseignant)
  • Deux temps :
    • Celui de l’urgence, octobre 2022, avec l’obligation de disposer de professeurs opérationnels à la rentrée
    • Le moyen terme pour lequel un dispositif de formation, de déroulé et de suivi de carrière de (jeunes) enseignants est à construire

DÉROULEMENT DE LA RÉUNION

Après les salutations et remerciements d’usage les échanges ont abordé diverses questions relatives :

  • Au recrutement des formateurs : si 80% des agrégés qui enseignent en CPGE ont un doctorat, les deux critères de sélection qui priment sont l’excellence académique et surtout les qualités pédagogiques (un enseignant doit avoir une excellente connaissance de ce que sont les concours d’entrée en CPGE et être en mesure de faire travailler les élèves dans cet objectif). Les docteurs recrutés doivent avoir un large spectre de connaissances dans leur discipline générale (maths, physique, chimie).
  • A l’exigence de disponibilité totale des formateurs pour leur mission d’enseignement en CPGE. C’est essentiel !
  • A la gestion de la carrière des enseignants de CPGE pour les fidéliser
  • A l’équipement des laboratoires et la formation des techniciens pour la maintenance et la gestion des laboratoires. Il faut absolument pas négliger le personnel technique.
  • A la nécessité d’une planification très serrée et très stricte des cours
  • Aux programmes des CPGE : ils sont publics ( disponible avec Michel Pavageau)
  • A la formation des élèves à la recherche
  • Au partenariat entre CPGE et universités (conventionnement obligatoire pour la gestion des abandons de CPGE)
  • Aux modalités de participation des élèves de CPGE aux concours d’entrée dans les grandes écoles françaises
  • Aux modalités d’organisation, au Sénégal, d’écrits de concours français
  • A l’accompagnement des formateurs sénégalais sélectionnés
  • A leur formation à distance…
  • A l’ouverture de nouvelles classes : MP2I

ELEMENT A CAPITALISER :

  • Les exigences en matière de profil d’enseignants
  • Proposition d’aide de l’IGESR
    • Envoi de modèles de fiches de poste et aide au recrutement d’enseignants de CPGE
    • Envoi des références de formation des techniciens
    • Envoi références des équipements des laboratoires de physique et de chimie
    • Examen des programmes du secondaire du Sénégal pour voir s’ils sont cohérents avec les programmes de classes préparatoires
  • Les nouvelles classes préparatoires MP2I pourraient constituer une opportunité pour le Sénégal
    • Le Sénégal et l’Afrique se tournent vers le numérique
    • Il n’y en a pour le moment que 25 en France à « marché moins encombré »
    • Un moyen pour attirer les jeunes vers les sciences et la technologie
  • Commencer par identifier très vite le vivier sénégalais des futurs enseignants
  • Aller voir le lycée Sainte Geneviève qui a une pédagogie un peu à part
  • Création de CPGE = symbole fort à penser à la place des filles/femmes : se fixer un objectif de 30% de filles ?
  • En France les universités viennent faire de la promotion en CPGE pour recruter d’excellents étudiants à est-ce qu’en transposant cette facilité au Sénégal, cela pourrait pousser les formations universitaires à devenir plus professionnalisantes ?
  • Gestion de carrière à penser dès le départ
  • Maroc exemplaire dans la formation des enseignants de CPGE

COMPTE RENDU DE LA JOURNÉE DU MARDI 28 SEPTEMBRE 2021

La deuxième journée a été marquée par deux réunions techniques à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et au Ministère de l’Éducation nationale français

TROISIÈME RÉUNION TECHNIQUE :

DÉROULEMENT DE LA RÉUNION

Après les salutations d’usages et les présentations les ministres sénégalais ont tour à tour pris la parole pour rappeler le contexte de la mission essentiellement centrée sur la mise en place de CPGE au Sénégal et la recherche de partenariats pour la réussite de la mission.

La présentation de l’ENS : L’ENS créée en 1794 délivre un enseignement par la recherche et à la recherche et comporte 15 départements dont 8 de lettres et sciences humaines, 7 de sciences et un département de sciences cognitives. La force de l’ENS reste sa capacité à identifier des disciplines émergentes. L’ENS est l’établissement qui a le plus de prix Nobel au monde !

L’ENS est avant tout une école d’ingénieurs d’excellence.

La préparation au concours de l’agrégation : L’ENS prépare au concours de l’agrégation dans toutes les disciplines pour devenir professeur en Collège, Lycée, et Classes Préparatoires, et professeurs-agrégés dans les Universités (vs Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré – CAPES). Un tiers des élèves de l’école choisissent de préparer l’agrégation (ce n’est pas une obligation), et 50% des agrégés partent faire de la recherche et 50 % partent en CPGE.

Les voies de présentation au concours de l’agrégation sont :

  • Pour l’agrégation externe, des titulaires de Master ;
  • Pour l’agrégation spéciale, des titulaires de Doctorat ;
  • Pour l’agrégation interne des titulaires de Master après 5 ans d’enseignement.

Les voies d’accès à l’ENS sont les suivantes.

ConcoursAccèsLauréats
Concours normalien
élève
Voie CPGE100 Sciences / 100 Lettres)
Concours normalien étudiantVoie Universitaire (L2 ou L3)160
Concours Sélection internationaleUniversité étrangère
(L2 ou L3)
(10 Sciences / 10 Lettres)

Le partenariat pour la mise en place des CPGE : L’ENS par les concours d’entrée ouverts pourrait accueillir des étudiants sénégalais pour leur formation au concours d’agrégation ou appuyer à organiser le concours sur place au Sénégal (selon le modèle expérimenté avec le Maroc) et permettre de disposer d’un vivier d’agrégés pour les CPGE du Sénégal. Des formateurs français pourraient être accueillis à Dakar dans le cadre de missions de coopération.

Le directeur serait aussi intéressé par des collaborations en recherche. DGRI rencontrera un chercheur sénégalais de l’ENS décoré de la médaille de bronze du CNRS (très prestigieux) très intéressé par de la coopération de recherche avec le Sénégal.

La réunion s’est tenue dans les locaux du Ministère de l’Éducation nationale de la jeunesse et des sports français. La partie française, après présentation des objectifs de la mission par la partie sénégalaise, a rappelé les grands axes de coopération entre le MEN français et le MEN sénégalais. Elle a rappelé le rôle de l’inspection générale, le réseau des lycées et instituts rattachés aux universités. Le MEN français pourrait répondre à la demande sénégalaise à travers :

  • L’Association de classes préparatoires
  • L’association des agrégés

ELEMENTS A CAPITALISER :

  • Le MEN français pourrait aider en mettant en place un programme de travail sur l’expertise française pour former les sénégalais identifiés et les préparer aux futures fonctions.
  • Rappel que l’inspection peut aider à la formation des cadres en présentiel ou en visioconférence. 
  • Envoi d’enseignants : ce sera très difficile d’envoyer des enseignants au Sénégal. L’administration centrale et les académies ne peuvent pas répondre seules à la demande du Sénégal. Recommandation : travailler en coopération directe avec des établissements d’enseignement. Rappel que l’Université d’Aix-Marseille a déjà des contacts avec l’UCAD
  • Recommandation de contacter aussi la CPU (Conférence des Présidents d’Université), l’association des agrégés, la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs) : en mobilisant au niveau national, on peut peut-être faire de l’hybridation et organiser des rotations de professeurs
  • Demande forte : disposer d’un point focal au Sénégal (chef de projet) et d’un point focal à mettre en face de l’IGESR ; organiser des vidéos conférence avec l’IGESR et établir une feuille de route avant fin octobre (cible SIG) ; envoyer les détails sur le vivier des enseignants sénégalais à former et fournir un calendrier de travail (notamment pour la formation des enseignants

COMPTE RENDU DE LA JOURNÉE DU MERCREDI 29 SEPTEMBRE 2021

La troisième journée de la mission a été entièrement consacrée à des visites et des entretiens au prestigieux Lycée Louis Le Grand. Elle s’est déroulée en deux temps, une visite du Lycée en compagnie des deux ministres sénégalais et une réunion technique entre experts sénégalais et du Lycée Louis le Grand.

La visite du Lycée a été précédée par trois allocutions :

  • De bienvenue du Proviseur entouré de ses collaborateurs
  • De la réponse du MESRI et du MEN du Sénégal

La visite proprement dite s’est déroulée en compagnie de toute la délégation sénégalaise, d’étudiants sénégalais des CPGE de Louis Le Grand, d’une ancienne étudiante de Louis Le Grand qui vient de terminer son cycle de formation d’ingénieur à l’École des Mines de Saint-Etienne (une école du groupe dont Michel dirigeait la stratégie internationale. Il connait très bien cette école). Elle a concerné la visite de salle de cours avec des élèves, de laboratoires…

Note de l’auteur : le Lycée Louis Le Grand est un lycée d’exception en France. Les étudiants qui rejoignent Louis Le Grand se donnent pour ambition d’intégrer les toutes meilleures écoles de France c.à.d. figurer parmi les 200 premiers des concours d’entrée aux grandes écoles sur environ 28000 candidats annuels !). La préparation des concours des plus grandes écoles, extrêmement exigeantes et sélectives, et leur réussite à ces concours est leur seul objectif et leur seule « raison de vivre » pendant 2 ans. Il faut garder à l’esprit que les élèves des lycées de province sont plutôt dans une posture plus détachée du résultat au concours et de ce fait abordent généralement leur CPGE avec un « autre rapport à la vie » (malgré la densité des programmes qui sont nationaux). Cela dit, le bien-être social et mental des étudiants de LLG est un sujet prit avec beaucoup de sérieux par la proviseur adjointe du lycée qui tente de mettre en œuvre des espaces de « décompressions ».

La réunion technique a permis de confirmer les éléments de la note de Michel Pavageau et de compléter ce rapport en apportant des réponses très concrètes aux questions pratiques suivantes :

  • au matériel nécessaire
  • aux ressources humaines nécessaires : 1 prof de maths, 1 prof de physique, 1 prof de physique par classe (qui sont d’environ 30 élèves) à 9 profs à prévoir pour la rentrée 2022 si on reste sur 3 CPGE
  • aux volumes horaires
  • aux matières autres comme les lettres, langues, philosophie et EPS
  • aux laboratoires et aux techniciens (nombre, formation, stockage des produits dangereux, approvisionnement en produits (il y a des commandes de verrerie et de produits chimiques chaque semaine))
  • à l’emploi de temps
  • aux passerelles avec les universités
  • Etc.

Le lycée LLG a aidé l’INPHB à améliorer ses CPGE. Toutefois, cette aide a été apportée une fois les CPGE créées. La coopération a été financée par l’AFD.

Dans le cas présent, un FSPI pourrait être soumis par l’ambassade au MEAE français pour financer l’accompagnement du Sénégal au démarrage.

ELEMENTS A CAPITALISER :

  • Le Sénégal peut compter sur l’accompagnement du Lycée Louis Le Grand, qui a l’expérience d’avoir accompagné la Côte d’Ivoire pour la mise en place de CPGE à l’INPHB.
  • Des enseignants de LLG pourraient venir à Dakar : ce ne peut être que durant leur période de vacances scolaires
  • Des enseignants sénégalais pourraient être accueillis en immersion à LLG
  • La proviseure nous envoie ses infos sur les volumes horaires…
  • LLG demande d’avoir très vite la liste des enseignants sénégalais avec lesquels il serait appelé à interagir.

ACTION à dès la semaine de rentrée, les parties prenantes doivent se réunir au Sénégal pour débriefer et définir une ligne d’action + une feuille de route détaillée pour le mois et demi à venir (objectif SIG) + une feuille de route à mailles fines pour les 6 mois à venir.

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