Même si les répondeurs automatiques du régime ne chôment pas pour nous prouver le contraire la politique d’emploi du gouvernement se révèlent être un cuisant échec. La preuve par la recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine. Lors de son investiture à l’élection présidentielle de 2012, Macky Sall avait promis de créer 100 mille emplois par an. Si on fait les comptes, il aura créé 800 mille emplois en 8 ans de pouvoir. Et ses partisans crient sur tous les toits qu’il a tenu sa promesse et a réussi sa politique de création d’emplois. A preuve, il y a une semaine, le directeur de l’Emploi déclarait, sans sourciller, que le taux de chômage au Sénégal était de 6,8 %. Il contredisait ainsi l’Organisation internationale du travail (Oit) qui classait le Sénégal à la troisième place des pays qui ont le plus fort taux de chômage avec 48 %.
On se souvient encore qu’en 2016, lors d’un Conseil interministériel sur la création et la politique d’emploi, tenu, au secrétariat du gouvernement, le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye avait déclaré lui aussi sans ambages: «On peut dire de 2012 à aujourd’hui, nous avons créé 234 260 emplois hors secteur agricole et hors secteur rural, hors d’autres domaines de création d’emploi et d’activités. (…)Le taux de chômage est aujourd’hui à 13, 4%».
Mais ces chiffres ne résistent pas à la réalité. Les faits sont là. La recrudescence de l’émigration clandestine montre à suffisance qu’on est à des années lumières des chiffres officiels. L’obstination des jeunes à partir par tous les moyens et au péril de leur vie, avec l’hécatombe dans le désert du Sahara ou dans la Méditerranée, prouve que le gouvernement ou plus précisément Macky Sall personnellement a échoué dans sa politique d’emploi. Il est le seul responsable.
En effet, ayant supprimé le poste de Premier ministre, tous les regards se tournent vers lui. Il n’y a plus personne pour endosser cette responsabilité. Pire, il assiste désarmé face à des jeunes sans perspectives d’avenir et que rien ne peut dissuader de renoncer à ce qui ressemble à un voyage en enfer. Il suffit de lire le communiqué du parti présidentiel pour s’en convaincre de son impuissance. «Le président de la République a lancé un appel aux populations à plus de vigilance et à la collaboration avec les forces de défense et de sécurité pour préserver la vie des jeunes, tentés par l’émigration clandestine», lit-on dans le document.
