Serigne Abdou Mbacké : Le religieux et le politique

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De son vrai nom Serigne Abdou Rahmane Mbacké, on l’appelle affectueusement Serigne Abdou Mbacké Bay Ceikh Khady. Homme religieux, parce que descendant direct de Mame Thierno Birahim Mbacké, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba fondateur de la confrérie Mouride, Serigne Abdou est un héritier du khalifa de Darou Mouhty. Homme de consensus et de dialogue, il incarne le sénégalais au sens propre du terme en ce qu’il fait converger chez lui les sénégalais de tous bords quelles qu’en soient les origines ou les appartenances : religieuses, confrériques, ethniques, régionales, professionnelles ou politiques. Parce que le Sénégal a été à la croisée des chemins ces douze dernières années eu égards aux soubresauts politiques qui l’ont secoué et menacé, on attendait de tous un sursaut patriotique pour endiguer les dérives totalitaires jusque-là inconnues des autorités politiques qui tinrent les rênes du pouvoir au Sénégal.

Un contexte marqué aussi par un pouvoir spirituel fortement éprouvé, voire même assailli, par les interpellations les plus vivaces et les attaques les plus ignobles. A cet effet, l’occasion est donnée pour prouver que le religieux et le politique ne sont pas incompatibles. Au contraire, la perception fondamentale que les sénégalais ont des ordres confrériques, c’est qu’ils constituent les ressorts de stabilité et de cohésion nationales. Alors, face aux exactions, aux dérives autoritaires et à la mort programmée de l’Etat de droit et de la démocratie sénégalaise, la neutralité était-elle permise de qui que ce soit ? Le religieux est, par-dessus tout, un citoyen sénégalais directement concerné par la vie nationale.

Et depuis mars 2021, on peut dire que la vie nationale s’est bipolarisée autour de deux figures politiques : Macky Sall, président de la République et en même temps président de la coalition Bennoo Bok Yakar en face de lui Ousmane Sonko, président du parti PASTEF et leader incontesté de l’opposition politique sénégalaise. Dans le fait, la bipolarité de la vie nationale empêchait la neutralité parce qu’elle ne s’est pas faite sur la base de règles de jeu démocratique avec le respect des principes de l’Etat de droit. C’était plus une vendetta de la part d’un régime hostile à toute contradiction et à toute diversité qu’une compétition politique saine caractéristique de la démocratie.

Ainsi, à l’appel de la patrie, Serigne Abdou Mbacké, le religieux, a courageusement porté son costume du politique qu’il n’arbore que quand la démocratie et l’Etat de droit au Sénégal sont menacés. Le Sénégal et les sénégalais doivent reconnaitre, si besoin est, que Serigne Abdou est incontestablement le religieux qui a politiquement accompagné le projet PASTEF et contribué à son triomphe.

T.Mb.

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