Tensions de trésorerie de l’Etat: de nouveaux impôts et le relèvement de taxes, selon Abdoul Mbaye

Eco-Finance

“”Le Conseil national de l’Act fustige l’attitude du régime de Macky Sall, prompt à dépeindre une ambiance globale de croissance économique du Sénégal en accélération et en situation d’émergence et d’un Trésor public particulièrement liquide.

Face à ces contre-vérités, la réalité reste celle de populations vivant des pénuries d’eau potable prolongées, d’une famine dans les zones rurales, d’un appauvrissement croissant dans les villes. Elle est aussi celle des conséquences d’une liquidité resserrée de l’Etat qui se traduit par un gonflement de la dette intérieure, la réduction d’activité d’entreprises détentrices de créances publiques impayées, des municipalités privées de ressources, une augmentation de taxes à l’importation et la création de nouveaux impôts.

L’Act a exprimé ses craintes d’une situation de la trésorerie publique empirant avec le relèvement des cours mondiaux du pétrole en perspective.

Le parti a accordé une importance toute particulière au calvaire devenu insoutenable des populations de Dakar et de sa banlieue face à la longue pénurie d’eau potable. Il demande au Gouvernement de recourir à un discours de vérité pour justifier cet état de fait et lui enjoint de mettre en œuvre des solutions immédiates pour alléger les souffrances des populations.

Il appelle également à l’utilisation de véritables compétences, tant gouvernementales que techniques, pour trouver des solutions à cette problématique importante consistant à  mettre à la disposition des populations sénégalaises une eau de qualité dans la durée.

Prenant connaissance du rapport de la FAO (rapport SMIAR du mois de juin 2018) constatant la nécessité pour le Sénégal de recourir à une aide alimentaire extérieure pour sauver de la faim une proportion importante de sa population rurale et de son cheptel, le CN a déploré cette attitude irresponsable consistant à masquer la réalité de la détresse de nos concitoyens vivant dans les zones rurales.

Le CN a rappelé avoir très tôt attiré l’attention sur les statistiques tronquées et gonflées de la production agricole du Sénégal, notamment céréalière, masquant des baisses réelles de production constatées. Malgré ces alertes données dans le souci de faire prendre conscience de la nécessité de préparer une assistance au monde rural, le régime de Macky Sall avait choisi de continuer à défendre, avec le silence d’institutions telles le FMI et la Banque mondiale, le mensonge d’une situation des paysans sénégalais qui aurait été en très nette amélioration sur les 3 dernières années.

Examinant le scandale récent éventé au niveau du projet PRODAC, le CN déclare ne pas être surpris par cette énième affaire qui ne fait que confirmer une gestion des affaires publiques sombre et opaque érigée en principe de gouvernance.

Les responsabilités de cette situation délétère de scandales se succédant à d’autres doivent être recherchées d’une part dans les nominations privilégiant systématiquement l’engagement politique à l’honnêteté et à la compétence, d’autre part dans les menaces régulièrement proférées par le Président de la République liant le maintien en fonction à une victoire politique électorale.

Le CN a considéré comme intolérables ces milliards perdus par le Sénégal lorsque ses populations sont exposées à la pauvreté extrême et à la faim. Il appelle donc une énième fois le régime en place à une gestion sobre, transparente et vertueuse des affaires et deniers publics tout en attendant qu’une action en justice soit enclenchée par l’Etat du Sénégal pour recouvrer les fonds dilapidés et sanctionner les responsables.

Le CN déclare ne pas être surpris par les tensions vécues par la trésorerie de l’Etat motivant la création de nouveaux impôts et le relèvement de taxes, y compris à la veille de la période de Ramadan sur des produits alimentaires.

Le CN a rappelé avoir prévu cette situation comme conséquence partielle de la logique d’une dette extérieure excessive dont le service conduit à l’éviction du secteur privé national alors que la remontée des cours du pétrole prive l’Etat de recettes après qu’il ait fait le choix de ne pas faire bénéficier les populations des baisses ayant caractérisé les marchés pétroliers dès le milieu de l’année 2014.

Le CN a confirmé la décision prise de ne point être associé à une soi-disant concertation sur le pétrole et le gaz du Sénégal qui exclurait la recherche de réparation des dommages subis par le peuple du Sénégal du fait des attributions de permis au groupe de Franck Timis et à ses associés connus ou masqués, également à celui de Ovidiu Tender.

Le CN considère comme illégitimes et comme une spoliation, les revenus qu’ils auraient déjà retirés du pétrole et du gaz du Sénégal avant leur exploitation, et ceux qui leur reviendraient pendant l’exploitation sous forme de royalties.

Il renouvelle également son appel à la vigilance pour ce qui aura trait à la vente par le Sénégal de ses parts de production en référence au courrier adressé par le Président Abdoul Mbaye au Président Macky Sall le 15 août 2016 et rendu public.

Constatant le peu de souci que le régime de Macky Sall et ses alliés accordent aux problèmes des populations sénégalaises, le CN attire avec la plus grave solennité leur attention sur la nécessité de bien préparer la lutte contre les inondations qui pourraient survenir avec la saison des pluies déjà commencée, et également la campagne agricole 2018-2019 lorsque les populations rurales sont aujourd’hui dans le dénuement le plus total et en situation de grande souffrance.

Un conseil interministériel unique tenu en fin juin et dégageant un budget de moins de 2 milliards fcfa ne relève pas d’une attitude sérieuse pour lutter contre les inondations récurrentes au Sénégal.

Le CN a en outre tenu à regretter le passage en force de la loi sur le parrainage dont la faiblesse est une autre facette de l’amateurisme avec lequel le Sénégal est aujourd’hui dirigé. La mise en œuvre de ce système mal pensé et mal élaboré sera assurément porteuse de graves difficultés et de contestations multiples.

Le CN espère que tel n’est pas l’objectif recherché par le régime en place qui fonderait sa survie dans l’organisation d’une pagaille électorale. Cette dernière serait lourde de dangers pour la stabilité et la paix dans notre pays. La saisine du Conseil Constitutionnel suite à un consensus trouvé au sein du FRN est une nouvelle occasion pour le CC du Sénégal de prouver la qualité et l’indépendance de la justice sénégalaise””.

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