Agence de notation: le climat politique tendu dégrade les notes des pays africains

à la une Eco-Finance

Macky Sall s’est plaint de la «perception exagérée du risque» dans les investissements en Afrique. Ce qui pousse, selon lui, les agences de notation à dégrader les notes des pays africains. Mais de l’avis des économistes, des pays comme le Sénégal présentent des risques pour l’investissement. D’abord il y a la crise économique, mais ensuite et surtout l’instabilité politique. Enseignant à l’Ucad, Souleymane Keïta soutient que les instituts de notation n’exagèrent pas. Ils travaillent sur le risque pays, notamment les risques institutionnels, les risques politiques mais aussi juridiques.

«Je confirme que le niveau du risque d’investir en Afrique reste encore toujours élevé», déclare l’économiste Mor Gassama. Ce dernier qui n’a pas manqué de pointer du doigt les dirigeants africains qui, dit-il, ont d’autres priorités que d’agir pour le développement économique et social de leur pays.  Enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, il ajoute : «Avec toutes les contestations et manifestations réprimées sévèrement  (Mali, Guinée, Côte d’Ivoire,…), on assiste à une ambiance de risque politique en permanence. Il y a souvent de la tension pendant les périodes pré électorales. Ce qui, incontestablement, représente un risque pour tout investisseur. Ce climat délétère n’est pas favorable au climat des affaires», regrette Mor Gassama.

Souleymane Keïta fait constater que l’Afrique est foyer d’instabilité. «La plupart des pays africains sont dans le trouble, avec un climat politique tendu qui n’est pas du tout favorable aux investissements. Il y a sans doute un risque à investir en Afrique dû aux tiraillements entre les différents camps politiques, aux changements anti-démocratiques dans certains pays du continent», dit-il. Et de poursuivre: «C’est raison pour laquelle les agences de notation nous notent excessivement très mal et cela augmente le coût de la dette que nous empruntons.  Pis, les investisseurs peuvent faire un détournement d’investissement vers nos pays».

Tout comme Mor Gassama, Souleymane Keita reste préoccupé par un climat socio-politique propice aux affaires.  «Aujourd’hui, si nous voulons que les gens investissent chez nous il faut que faut leur garantir la stabilité institutionnelle, économique et juridique, autrement dit le climat socio-politique doit être attrayant», martèle l’économiste Souleymane Keïta.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *