Apr: Macky, un général sans troupes

Politique

Les structures du parti présidentiel ne fonctionnent plus. L’Apr ressemble de plus en plus à une armée sans troupes, et le président de la République de plus en plus à un général sans armée.

La situation commence à inquiéter au plus haut sommet de l’Alliance pour la République (APR). A moins de huit mois de l’élection présidentielle dont le premier tour est fixé au 24 février, le parti présidentiel est en profonde léthargie.

Selon un responsable de haut rang, le parti ne fonctionne plus. «Le parti ressemble de plus en plus à une armée sans troupes, et le président de la République de plus en plus à un général sans armée», explique notre interlocuteur.

D’après notre source, toutes les structures du parti sont comme paralysées. «Aucune des structures reconnues par le parti ne fonctionne», explique notre interlocuteur qui donne l’exemple du Secrétariat exécutif national (SEN), de la coordination des jeunesses républicaines (COJER) et du Réseau des enseignants de l’Apr.

Notre source informe que le SEN reste parfois des mois sans se réunir, alors qu’au début de la deuxième alternance, il se réunissait régulièrement. «C’est le président Macky Sall qui le convoque. Tout au début de notre accession au pouvoir, il consultait régulièrement le SEN et chacun donnait son point de vue sur la situation du pays et du parti, mais les membres étaient très limités. Mais pour des raisons de calendrier surchargé, Macky Sall peut rester six mois sans le convoquer. En outre, trop de gens l’ont intégré, le SEN est devenu pléthorique. La dernière réunion a duré de plus de huit heures, de 18 heures à une heure du matin presque», déplore notre source, elle-même membre de cette structure.

La Cojer est en proie à des divisions internes. En plus, Thérèse Faye, sa coordonnatrice, est fortement contestée par une frange importante du mouvement qui serait soutenue par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Thèrèse Faye serait également tombée en disgrâce aux yeux de Marième Faye, l’épouse du président de la République.

Le Réseau des enseignants vit également des moments difficiles. Et pour cause, depuis plus d’un an, Youssou Touré, son coordonnateur national, demande à être remplacé sans succès.

Les autres structures créées après l’accession au pouvoir du président Macky Sall sont également plongés dans un coma profond. C’est le cas de la convergence des cadres républicains, dirigée au début de sa création par Thierno Alassane Sall qui a depuis lors quitté le parti et mis sur pied sa propre formation politique.

A cette léthargie, vient s’ajouter des querelles intestines. Le parti présidentiel est en effet miné par des rivalités au sommet. Au nord du pays, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo et le directeur du COUD, Cheikh Oumar Anne, se livrent une bataille sans merci pour le leadership au niveau de Matam.

Au sud, à Ziguinchor, Doudou Ka et Benoît Sambou se lancent des flèches. A Dakar, les ministres Mame Mbaye Niang, Abdoulaye Diouf Sarr, Mbaye Ndiaye et Aminata Touré contestent le leadership du ministre des Finances Amadou Ba. Et pour ne rien arranger, le député Moustapha Cissé Lo a servi une citation interpellative à son homologue et camarade de parti Farba Ngom.

Alors, le candidat Macky Sall pourrait-il compter sur ses alliés de Benno Bokk Yakaar. Rien n’est moins sûr. Tous les partis alliés sans exception ont volé en éclats. Le Ps est divisé en deux, l’Afp, la Ld, le PIT, le Rnd sont en lambeaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *