Cherté des billets et concurrence, ces défis d’Air Sénégal

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Les députés ont exprimé leur fierté de disposer d’une compagnie nationale, Air Sénégal, lors du vote du budget du ministère des Transports aériens. Néanmoins, certains ont relevé des difficultés dans le fonctionnement de ladite compagnie liées, notamment, aux reports et retards répétitifs des vols. Ces retards, diront-ils, sont mal gérés puisque, très souvent, la compagnie ne prévient pas les passagers à temps et ne prend pas les dispositions nécessaires pour les mettre dans des conditions d’attente convenable.

De surcroît, ils ont indiqué que la gestion des bagages ne répond pas aux attentes des clients. Selon eux, ces derniers déplorent la lenteur des tapis et l’absence d’un service contentieux ou de réclamations pour s’occuper des déclarations de perte ou de la détérioration des bagages. A ce niveau, le ministre a été interpellé sur le déficit de résultats notés dans la mise en œuvre du plan de relance qui devait servir de levier à l’équilibre financier et à l’amélioration de la situation de notre Compagnie nationale.

Dans le même registre, les députés ont abordé la question de la cherté des billets qui constitue un frein à la compétitivité de notre pavillon national. Sur ce, il a été proposé de miser sur la qualité des aéronefs et de la compétitivité des tarifs intra-africains, ainsi que sur le développement des vols charters, à l’instar des grandes Compagnies comme Air France, et d’appliquer, durant la période estivale, une réduction de 30 à 50% sur les billets des sénégalais disposant d’une carte consulaire.

L’absence de rapport qualité prix dans le choix des classes n’a pas manqué d’être soulevée par certains Commissaires qui ont recommandé que des bus spéciaux soient réservés aux passagers de première classe. Il en est de même des mesures à adopter pour les informer à temps en cas de déclassement de passagers, afin qu’ils puissent prendre leurs dispositions.

De leur avis, Air-Sénégal.SA est une jeune Compagnie qui a besoin de temps pour asseoir des stratégies efficaces de management. A ce titre, il a été préconisé de travailler à redorer son image auprès des sénégalais pour mieux soutenir son envol.

Dans la même dynamique, ils ont souhaité que notre Compagnie nationale puisse davantage diversifier ses connexions en Afrique pour desservir les grandes capitales africaines qui constituent un marché très lucratif. Ce qui nécessite d’avoir suffisamment d’avions et un partenaire stratégique performant, ont-ils mentionné. De surcroît, il a été sollicité le renforcement des vols à destination de l’Italie, la reprise des vols Dakar-Johannesburg, la création de la destination Dakar- Sao Paulo et la ligne Dakar-Djeddah, ainsi que l’ouverture de lignes directes sur Fès et Milan.

Par ailleurs, les députés ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à l’arrivée de Corsair et de la Royale AIR Maroc (RAM) sur les mêmes lignes desservies par Air Sénégal, dont la présence risquerait d’impacter négativement la compétitivité de notre Compagnie. Ils ont, à ce propos, rappelé que cette situation a été vécue par le passé, avec cette même Compagnie, la RAM, qui concurrençait Air Sénégal en faisant le dumping sur la ligne Dakar-Casablanca-Paris. Ainsi, il a été préconisé de nouer des partenariats gagnant-gagnant avec ces Compagnies, dans l’optique de préserver les intérêts de notre Compagnie nationale.

De plus, pour se soustraire à la concurrence directe avec les grandes Compagnies espagnoles et italiennes, à l’instar d’Iberia ou Alitalia, il a été suggéré qu’Air Sénégal ne fasse pas ses départs dans les aéroports des grandes villes telles que Rome, Madrid ou Barcelone qui restent la chasse gardée de ces dites Compagnies.

 

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