Elimination du Sénégal du mondial : L’entraîneur accusé, à tort ou à raison ?

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L’Angleterre a sorti le Sénégal en match de Huitième de finale sur le score de 3 buts à 1 le dimanche dernier. Une élimination sans surprise si on en juge la suprématie de l’Angleterre sur le Sénégal en matière de football. Toutefois, jusqu’à la veille du match, les supporters sénégalais se sont voulus optimistes, allant même jusqu’à se projeter en quart de finale pour affronter la France. Certains y voyaient un remake du mondial 2002 où le Sénégal avait pris le dessus sur l’équipe française par un but de Feu Pape Bouba Diop en match d’ouverture.

Mais tout ceci n’était qu’un rêve, une volonté nourrie par un peuple qui voyait en ces lions les capacités à aller, au pire, jusqu’en quart de finale. Normal puisque les lions conduits par Aliou Cissé ont remporté la coupe d’Afrique des Nations il y a juste quelques mois. Au classement Fifa, le Sénégal est la première nation africaine de football. Mais le football n’est pas une science exacte. Et comme l’a dit le président Gianni Infantino, « il n’y a plus de petites équipes et plus de grandes équipes ».

Malgré leur ténacité et leur envie manifeste de rester dans la compétition, les Lions sont tombés sur des « Three Lions » beaucoup plus féroces, qui maîtrisent mieux l’art du football qu’eux. Après tout, les Anglais ont inventé ce sport. Mieux, beaucoup des joueurs Sénégalais évoluent dans le championnat anglais, comme pour dire qu’ils y ont appris le jeu qu’ils mettent en pratique dans cette compétition.

Les champions d’Afrique reviennent à la maison sans trophée. Une déception pour les supporters dont le rêve a été brisé et qui lui cherche une explication. Très souvent, c’est le coach qui est accusé. Beaucoup de Sénégalais ont critiqué le système de jeu mis en place par Aliou Cissé. Certains sont même allés jusqu’à réclamer sa démission. En effet, beaucoup voient en l’élimination d’une équipe, une défaillance dans le coaching. A preuve, les sélectionneurs du Mexique, de la Belgique et du Ghana dont les équipes ont été éliminées au premier tour du mondial Qatari, ont rendu leur démission sans attendre d’y être contraint. L’Espagne a elle remercié Luis Enrique après l’élimination de son équipe par le Maroc en huitième de finale. Et les Sénégalais ne font pas exception. Après chaque défaite, Aliou Cissé est pointé du doigt, mis au banc des accusés, à tort ou à raison ? La question peut être débattue.

Il est vrai que l’entraîneur est le responsable d’une équipe de qui il est attendu des résultats positifs. Mais il peut arriver des situations hors de son contrôle. Que seraient les sélections nationales qui, après chaque élimination en compétition internationale, changent d’entraîneur ? Un éternel recommencement. C’est vrai qu’il a fallu au Sénégalais plusieurs décennies de tentatives avec une dizaine d’entraîneurs pour arriver en 2022 à inscrire une étoile sur le maillot national. Ce n’est certes pas par incompétence des prédécesseurs d’Aliou Cissé, encore moins par manque de volonté des joueurs. C’est peut-être plus par l’achèvement d’un processus, d’une constance dans le travail et d’un investissement à la hauteur des ambitions.

La réussite dans le football n’est pas une affaire d’un match, mais la combinaison d’efforts tant au niveau infrastructurel qu’au niveau humain. Alors au lieu de penser couper la tête de l’entraîneur après chaque débâcle, les Sénégalais devraient exiger une meilleure politique de formation de la petite catégorie, la construction d’infrastructures répondant aux normes internationales et aussi une union des cœurs et des forces pour pousser l’équipe à la victoire. C’est seulement ainsi qu’on pourra conserver le titre de champion d’Afrique et répondre présent à la coupe du monde de 2026 en Amérique.

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