G20 : plaidoyer de Macky Sall pour un siège pour l’UA

Politique

Lors de son installation à la Présidence de l’Union africaine (UA), samedi 05 février 2022, le Président de la République, Macky Sall avait promis de poursuivre, au nom de ses homologues africains, le plaidoyer pour « un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif ». Un engagement ferme, qui se traduit notamment par sa détermination particulière à faire représenter l’Afrique au sein des instances décisionnelles à l’image du G20.

Le vendredi 10 juin 2022, quelques mois seulement après son installation à la tête de l’Union africaine (UA), le Président Macky SALL a pris part, à Paris, à la cérémonie d’ouverture de la 21e édition du Forum économique international sur l’Afrique. Un événement de haute facture, au cours duquel, le Chef de l’Etat a prononcé un discours retentissant, axé notamment sur la question de la Gouvernance économique et financière mondiale. Et c’était pour plaider en faveur d’une présence plus importante de l’Afrique dans les instances décisionnelles. « Il est temps d’octroyer au sein du G20 un siège à l’Afrique, via l’Union Africaine », avait-il déclaré.

Avant d’ajouter : « Par son poids démographique et son PIB cumulé, l’Afrique devrait siéger là où sont prises les décisions économiques et financières qui engagent le sort de nos populations ». En réalité, le Forum de Paris n’était que le premier acte d’un long processus enclenché à Addis Abeba le 05 février 2022. Depuis son installation, il n’a eu de cesse de rappeler que la gouvernance politique, économique et financière mondiale fait peu de place aux pays africains. Ce qui s’explique notamment par des règles et principes conçus à une époque où l’Afrique n’avait pas voix au chapitre. Ainsi, pour faire bouger les lignes, le Chef de l’Etat sénégalais a engagé le combat dès son avènement à la tête de l’organisation panafricaine. L’exigence d’une réforme du multilatéralisme traverse pratiquement toutes ses interventions.

Avec toujours des arguments d’une incontestable pertinence, comme l’illustre son vibrant plaidoyer du 24 octobre dernier, à l’occasion du lancement du Forum de Dakar sur la paix et la Sécurité. Au cours de cet évènement, le Président de l’Union africaine a laissé entendre que promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, c’est changer les règles de la gouvernance mondiale, faire plus de place à l’Afrique dans les instances de décision, aller vers un système qui favorable à l’épanouissement des pays africains.

Un mois plus tôt, le 20 septembre 2022, il défendait la même cause à la tribune des Nations Unies, à New York, à l’occasion de la 77e Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Là également, il avait aux grandes puissances la nécessité d’accéder à la demande du continent, « pour que l’Afrique puisse, enfin, se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent un milliard quatre cents millions d’africains. » En mars 2022, lors du 9e Sommet mondial de l’Eau tenu à Dakar, le Chef de l’Etat tenait le même discours, non sans insister sur les potentialités du continent qui plaident largement en faveur de son acceptation au sein du Groupe des 20.

« N’oublions pas, en effet, que l’Afrique compte plus d’un quart des pays membres des Nations Unies, 30 millions de Km2, 1,4 milliard d’habitants, et forme, ensemble, la huitième économie mondiale », disait-il avec fierté. « Si nous voulons instaurer un ordre mondial monde plus juste, le Président Macky Sall estime qu’il faut déverrouiller le système, vaincre les préjugés et déconstruire les narratifs qui renvoient l’Afrique à la marge des cercles décisionnels ». Cela, estime-t-il, parce que « l’Afrique ne peut plus se contenter des promesses qui le cantonnent au rôle de continent du futur ; parce que le futur, c’est maintenant ». « C’est maintenant qu’il faut prendre en compte le récit de l’Afrique sur ses propres besoins, et convenir avec elle des solutions les plus adaptées à ses problèmes, dans un esprit de partenariat et de respect mutuel », a-t-il toujours affirmé avec force.

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