Hausse du taux directeur : hantise du renchérissement du coût du crédit bancaire

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La hausse du taux directeur influence-t-elle celle des taux de crédits accordés par les banques secondaires et qui sont appliqués à leurs clients? A cette question, Abdoul Mbaye, ancien banquier affirme que cela n’est vrai que lorsque les banques sont largement «dans la banque centrale», c’est-à-dire quand la part de leurs ressources venues de la Bceao est significative dans leurs ressources totales, et que la hausse du taux directeur de la Banque centrale influence largement le coût global de leurs ressources. «Elles ont alors comme attitude normale face à l’augmentation de leurs charges financières, la hausse de leurs recettes par augmentation de leur tarification du crédit qu’elles accordent», dit-il. Mais, selon lui, au sein de l’Umoa, les banques ne sont pas assez dans la Banque Centrale. On dit alors que «l’effet de transmission» de la décision de la Banque Centrale est faible et parfois même inexistant.

En ce sens, l’efficacité de cet instrument est limitée dans notre zone sauf à renchérir le coût des emprunts des Etats, et donc aider (peut-être) à les rendre plus raisonnables dans leurs emprunts intra-zone.

Directeur de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), Habib Ndao souligne que l’objectif de la hausse du taux directeur est la réduction des liquidités en circulation dans le marché Uemoa. D’après lui, c’est un levier de lutte contre l’inflation. «Les banques indexeront cette hausse sur le loyer de l’argent, les taux appliqués sur les crédits vont légèrement augmenter momentanément pour le client emprunteur. Comme effet pervers, le ralentissement de l’investissement jusqu’à ce que l’inflation retrouve son niveau normal», indique Habib Ndao.

L’ancien Premier ministre et candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février 2024, explique que la hausse d’un taux directeur se fait dans l’objectif de ralentir la hausse des prêts par le renchérissement de leur coût dans un contexte d’inflation jugée trop élevée ou de surchauffe économique, selon l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Ancien banquier, il explique que dans le cas de l’Umoa, nous serions plutôt dans le contexte d’une lutte contre l’inflation (hausse des prix trop vive) ou de réduction des réserves de la Bceao. En effet, d’après lui, les pays de la zone monétaire ont un système d’importations libres et une part importante des crédits accordés par les banques se traduit par une augmentation des importations et donc un affaiblissement possible du stock de réserves de change.

 

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