Impact Covid: Le PIB réel se contractera de 0,7 % cette année, selon le Fmi

Eco-Finance

Une équipe des services du Fmi, dirigée par Corinne Deléchat, a mené une mission virtuelle du 9 au 18 septembre 2020 afin de mettre à jour les projections macroéconomiques, et d’examiner l’exécution de la loi de finances rectificative 2020 et le projet de loi de finances pour l’année 2021.

« L’économie sénégalaise a été durement touchée par la pandémie de COVID-19 : il est maintenant prévu que le PIB réel se contractera de 0,7 % cette année, du fait de la pandémie et des mesures strictes d’endiguement qui ont entraîné des perturbations de l’activité économique plus importantes que prévu. Une reprise graduelle de l’activité économique s’opère depuis le mois de mai, avec la levée de la plupart des restrictions liées à la COVID-19, suivie de la réouverture des frontières en juillet. La riposte sanitaire énergique du Sénégal donne des signes encourageants : le nombre de nouveaux cas de COVID-19 et d’hospitalisations a diminué progressiveme nt ces quatre dernières semaines. En 2021, la production devrait rebondir, avec une croissance supérieure à5 % portée en partie par des perspectives favorables dans le secteur agricole. Cependant, cette projection est sujette à des risques considérables, du fait des incertitudes entourant le rythme de la reprise mondiale et l’évolution de la pandémie, qui pourraient continuer de nuire à des secteurs importants de l’économie, tels que le tourisme, le transport et l’hôtellerie.

« L’exécution du budget jusqu’à fin août 2020 a été globalement satisfaisante, et les objectifs qui ont été fixés pour le reste de l’exercice 2020restent atteignables. Cependant, des incertitudes demeurent quant à la mobilisation des ressources programmées. La mission encourage donc les autorités à continuer d’agir avec prudence afin de maintenir le déficit aux alentours de 6 % du PIB comme prévu dans la loi de finances rectificative 2020. La mission félicite les autorités de la mise en œuvre solide et transparente de leur programme de résilience économique et sociale (PRES). La majeure partie des mesures prévues pour faire face à la COVID-19 ont déjà été exécutées, comme l’a relevé le rapport trimestriel d’exécution budgétaire de juin 2020.

La mission se félicite de l’abrogation du décret portant dérogation au Code des marchés publics pour les dépenses relatives à la lutte contre la COVID-19, qui sont désormais soumises aux procédures normales de passation de marchés. Les autorités ont également parachevé un nouveau plan de relance qui vise à favoriser un retour à une croissance vigoureuse et inclusive, tirée par le secteur privé, en mettant l’accent sur l’accélération de la transformation structurelle et le renforcement de la résilience de l’économie grâce à une diversification de son appareil productif.

« La mission et les autorités ont accompli des progrès considérables dans l’examen des principaux paramètres du projet de loi de finances pour l’année 2021. Étant donné l’incertitude élevée et les effets persistants de la pandémie sur certains secteurs de l’économie, le projet de loi de finances 2021 devrait avoir pour objectif de trouver un équilibre entre la relance économique, notamment grâce à un solide plan d’investissement, et le maintien de la viabilité des finances publiques et de la dette, tout en tenant compte de la stabilité extérieure de l’Uemoa. À cet effet, la politique budgétaire en 2021 devrait continuer de signaler une forte volonté d’en revenir progressivement à un déficit budgétaire de 3 % du PIB d’ici 2022, conformément au critère de convergence de l’Uemoa, à mesure que la situation se normalise. Les discussions concernant le projet de loi de finances se poursuivront dans les semaines à venir. »

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