La tenue d’un conseil présidentiel sur le Dialogue Social de décrispation

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Papa Mody Sow, journaliste consultant  

A entendre l’adresse du Chef de l’Etat à l’occasion de notre fête de l’indépendance nationale, nul doute que certains observateurs n’ont pas manqué de noter le nouvel appel qu’il a lancé au Dialogue dans le respect des institutions. Le président Macky Sall se dit ouvert au dialogue avec toutes les forces vives de la nation en vue de l’unité et de la cohésion nationale. C’est à ce niveau que des signaux forts doivent être envoyés pour la décrispation du climat politique très tendu. En quoi opérant ?

  1. Une initiative ou une proposition de loi levant les privations civiles empêchant Khalifa Sall, Karim Wade et autres de se présenter à la présidentielle de 2024.
  2. Libération immédiate avec sursis de tous les détenus politiques suite aux dernières manifestations.
  3. Reprise du Dialogue Politique sous la conduite d’un médiateur diplomate chevronné et respecté comme Mankeur Ndiaye.

Au plan du Dialogue Social

1 – La tenue urgente d’un Conseil présidentiel dédié au Dialogue Social s’impose pour évoluer vers un Comité National de Gestion et de Suivi du Dialogue Social ( CNGSDS ).

Pour le succès d’une telle initiative, nommer un comité de pilotage constitué de professionnels qualifiés. Ce comité doit être représentatif des différentes parties prenantes du dialogue social (employeurs, syndicats, gouvernement, etc). Depuis 2013, la création du HCDS a permis certes de cerner certaines questions, mais il a été aussi en deçà de ses missions pour des raisons à la fois objectives et subjectives. Les moyens logistiques et financiers de sa terriorilisation lui ont fait défaut pour gérer le Dialogue Social au plan local.

Il urge de mettre sur pied une véritable équipe de travail,  compétente et bien informée. Cette équipe devrait comprendre des experts en dialogue social, des membres de la société civile, des représentants des syndicats, des employeurs et des représentants gouvernementaux.   A cet effet, les experts comme les anciens ministres du Travail ( Mansour Sy, Yéro Deh), des anciens ministres de l’éducation nationale comme Kalidou Diallo, des anciens inspecteurs du travail comme Mamadou Sow et une dizaine de compétences issues du secteur social et de la législation sociale peuvent être sollicités pour conduire et parvenir à un second Pacte National de Convergence et de Stabilité Sociale qui constitue aujourd’hui le ventre mou de l’équité sociale devant accompagner le PSE.

2-Le Dialogue Politique sur Tout avec un grand T comme le disait à l’époque le président Wade, chef de l’opposition, à la suite de l’appel de 1988 du président Abdou Diouf. Il est possible d’aller vers des élections apaisées en mode Open en 2024. L’heure historique a sonné pour un rebond de la démocratie sénégalaise coincée entre l’inculture et les extrémismes violents   consciemment ou involontairement créés d’une part; et les urgences sociales et le primat de la concorde nationale d’autre part.

Le président Macky Sall, clef de voûte des institutions est interpellé directement par l’histoire dont l’enjeu selon le célèbre philosophe Hegel est le devenir des peuples. Le devenir stable d’un Sénégal pétrolier et gazier émergent est d’une importance capitale dans la nouvelle géostratégie mondiale et concerne tous ses enfants. Après de belles et observables réalisations infrastructurelles dans tous les domaines et dans les coins et recoins du Sénégal, les succès dans le social avec tous les programmes y dédiés, l’option juste est à la vie commune sécurisée. C’est alors maintenant plus que jamais le temps du pardon et de la réconciliation autour de l’essentiel : le Sénégal d’abord !

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