Le pétrole et le gaz au Sénégal: une autre vision

Un matin, ou je m’apprêtais à me rendre au travail, j’ai constaté que la batterie de ma voiture était à plat. Je demandais alors à quelques jeunes de me donner un coup de main pour faire démarrer le moteur. Avant même de pousser le véhicule, j’entendis les jeunes se disputer, « c’est moi le premier, je suis deuxième » etc. Ecarquillant les yeux, je leur posais la question de savoir ce qu’ils se partageaient et je compris que c’était ce que j’étais supposé leur donner comme récompense. Vous vous imaginez la scène : Ils se partagent le fruit d’un travail qu’ils n’ont pas encore effectué.

Je me suis rappelé de cette histoire en suivant les derniers événements relatifs à la découverte des deux produits dans notre pays : le pétrole et le gaz.

D’ores et déjà, je signale que mon propos n’est nullement d’entrer dans un débat dans lequel je ne maîtrise ni les tenants, ni les aboutissants. Mais je m’interroge sur les véritables questions qu’on devrait se poser à ce stade.

Plutôt que de se dire pourquoi telle personne ? A qui appartient telle structure ? Ne devrait-on pas se demander par exemple : Qui va profiter de cette richesse ? Combien d’emplois va-t-elle générer ? Que faire pour prétendre à ces emplois ? Qu’est ce qui va changer dans notre quotidien ?

Qui va profiter de cette richesse ?

A mon avis, toute la population Sénégalaise peut et doit profiter de cette richesse. Comment me direz-vous surement ? C’est vrai qu’on a l’habitude de penser que tant qu’on ne met pas de l’agent dans la poche on ne bénéficie pas de quelque chose mais regardons autrement :

• L’exploitation de ces produits peut nous garantir une distribution sans pénurie ; ce qui a pour effet de nous éviter les coupures de courant, les pénuries de gaz et j’en passe.
• Le prix de ces produits pourrait, que dis-je, devrait baisser ce qui augmenterait incontestablement notre pouvoir d’achat.
• Des entreprises pourraient être créées, nos jeunes et même les adultes pourraient trouver des emplois.
• Notre quotidien pourrait être grandement amélioré.

Combien d’emplois tout cela va-t-il générer ?

Beaucoup, beaucoup, beaucoup, d’emplois car :

• Il faudra construire la ou les plateformes qui vont permettre l’exploitation de ces produits on aura donc besoin, entre autres de chaudronniers, de tuyauteurs, de plongeurs, de soudeurs, de mécaniciens, d’électriciens, d’électroniciens, de maçons, de gestionnaires, de techniciens pour superviser les travaux, de chauffeurs, de secrétaires, d’ingénieurs, de juristes, de chimistes, de responsables en ressources humaines, de médecins, d’infirmières, pour ne citer que ceux-là.
• Ensuite il faudra transporter le produit (encore des niches d’emplois).
• Puis il faudra le traiter, le transformer (les chercheurs pourraient trouver de nouveaux produits dérivés ce qui permettrait de créer encore de nouvelles usines)
• Ensuite, il faudra le distribuer (Les transporteurs s’en chargeraient)
• Sans compter les métiers connexes : Restauration, hommes d’affaires, banquiers, cultivateurs, transitaires, journalistes, juristes, etc.
• Et c’est ce qui me vient à l’esprit au moment d’écrire ces quelques lignes mais je suis sûr que toi qui est entrain de lire ce texte, tu as déjà quelques emplois de plus que tu pourrais citer.

Alors la question suivante a son importance. Que faire pour prétendre à ces emplois ?

• Pour certains, c’est l’occasion de faire valoir ce qu’ils savent faire exactement, vous avez peut être un ou même plusieurs diplômes, vous devez donc vous poser les questions suivantes : qu’est ce que vous allez mettre en avant dans vos compétences ? où est ce que vous vous sentez le plus fort ? quelles sont les expériences que vous pouvez faire valoir ? et surtout quels sont les résultats que vous avez obtenus dans vos précédentes missions ou fonctions ? Après avoir fait ce bilan, vous aurez 2 options : La première, c’est d’aller déposer ce capital auprès des entreprises et la deuxième c’est de créer vous même votre propre entreprise.
• Pour d’autres, il faut ETUDIER, SE FORMER, et c’est maintenant qu’il faut le faire. Si mes souvenirs sont exacts, il a été dit qu’on ne verrait les premiers barils que d’ici 4 ans environ. C’est largement suffisant pour être : ouvrier qualifier (le CAP se fait en 3 ans avec comme entrée le niveau 5^e) le BEP et le BT et le BTS 2 ans les diplômes LMD suivant votre entrée tournent autour de 4 ans. Vous avez donc largement le temps d’éviter de dire au moment opportun : SI JE SAVAIS….. LA VOUS SAVEZ ET VOUS AVEZ LE DEVOIR DE FAIRE SAVOIR A VOTRE FILS, VOTRE NEVEU, VOTRE FRERE … Et je pense qu’il est plus simple de caser une personne qui a un diplôme que de chercher une connaissance pour s’en occuper. L’adage ne dit-il pas : « plutôt que de lui donner du poisson, apprends lui à pêcher ».

Souvent, les multinationales, quand elles s’implantent dans nos pays ont tendance à dire qu’elles veulent bien recruter, mais qu’elles ne trouvent pas les compétences dont elles ont besoin. A mon avis, c’est maintenant qu’il faut les interpeller pour savoir ce dont elles auront réellement besoin (au delà des métiers connexes). Ensuite, voir si nos structures de formation peuvent répondre à ces besoins. Si oui, s’assurer de la qualité des sortants pour éviter toute ambiguïté, sinon réorienter au besoin pour obtenir les résultats escomptés. En tout état de cause, ça ne devrait plus être un prétexte pour que des Sénégalais ne puissent pas occuper les emplois qui devraient leur revenir de juste droit.

 

Qu’est ce qui va changer dans notre vie ?

 

Si les entreprises fonctionnent normalement, La majorité de la population trouvera un emploi décent, le panier de la ménagère sera rempli. L’économie tournera à plein temps, ce qui aura pour effet je pense, de faire bondir la croissance.

Les caisses de l’état seront bien remplies car davantage d’entreprises paieront leurs impôts. Et on pourra mieux s’occuper des autres qui ont aussi le droit de bénéficier des fruits de la manne pétrolière et gazière.

Partout dans le Sénégal, du nord au sud, d’est à l’ouest, dans chacune des localités, aussi lointaine soit elle, on réalisera :

• Pas seulement des pistes mais des routes seront davantage construites.
• Pas seulement des dispensaires mais des hôpitaux ultra-modernes et bien équipés seront bâtis.
• Pas seulement des forages mais dans chaque maison il y aura de l’eau potable.
• Pas seulement des « LOUMAS » mais de véritables centres commerciaux seront dressés.
• Pas seulement des terrains, mais des stades de compétition seront disponibles.
• Pas seulement des réhabilitations mais des écoles, des Daaras, des centres de formation, des universités, des salles de spectacle, seront crées pour une meilleure prise en charge de tous les enfants et des jeunes.
• Pas seulement une statue de la renaissance mais plusieurs autres sites touristiques seraient érigés partout dans le pays.

Alors,

• Les récoltes des paysans ne pourriront plus, ces derniers pourront les transformer ou les exporter plus facilement et accroitre leurs revenus.
• Chaque malade pourra se soigner sans faire des kilomètres notamment à pieds et les femmes accoucheront normalement avec une meilleure prise en charge.
• Tout le monde pourra manger, boire se vêtir dans de bonnes conditions.
• Chaque enfant pourra recevoir une bonne instruction.
• Les personnes auront l’embarras du choix pour faire leurs emplettes.
• Les jeunes s’épanouiront mieux et nous pourront présenter dignement des sportifs aux différentes compétitions internationales.
• Nous pourrons aussi en faire profiter aux populations des pays environnants.

Et les gens ne voyageront que POUR ALLER CHERCHER AILLEURS LE PLAISIR DE REVENIR CHEZ EUX.

• Les Ecologistes pourraient eux aussi parler librement et calmement de pollution et proposer concrètement d’autres alternatives dites vertes.
• Les chercheurs nous trouveront de nouvelles opportunités pour développer notre pays, créer de nouveaux emplois améliorer notre cadre de vie.

 

C’est un rêve me diront certains, Oui, mais il peut devenir réalité. Si chacun d’entre nous en fait sien, si nous restons un peuple uni, si nous poursuivons le même but, si nous gardons une foi indéfectible en Dieu le tout puissant. Je voudrais d’ailleurs m’arrêter à ce niveau car c’est un point extrêmement important. Nous sommes un peuple de croyants, avec une majorité de musulmans c’est vrai mais chacun à sa foi et nous avons toujours vécu en parfaite harmonie.

Donnons à Dieu ce qui doit lui revenir c’est à dire, la grande part : Construisons de belles demeures (Mosquées, Eglises etc.) pour le tout puissant et PRIONS, PRIONS, PRIONS sans cesse afin que :

• La paix et la concorde continuent de régner dans notre pays et au delà
• Ce pétrole et ce gaz servent à tous les citoyens du pays et même au delà
• La fraternité et la joie soient partagées partout dans le pays et au delà

 

Que Dieu nous bénisse. Que dieu bénisse ce pétrole et ce gaz. Que Dieu    bénisse notre pays. Sénégal, ca kanam

Augustin Raymond NDIAYE

Ingénieur Formateur

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