LETTRE A UN GENIE CACHE

Contribution

Par Fily Diop Dembélé-  Ecrivain – Journaliste

A mon ami et frère Ibrahima SALL, Cher frangin,

Je sais que le monde que nous traversons aujourd’hui ne rime plus vers la « fête des mots » dont parlait ce grand essayiste sénégalais, ancien ministre, votre collège étatique mais ministre de la culture et ambassadeur du Sénégal en Guinée parlant de Monsieur le Professeur Makhaly GASSAMA.

Mais, vous cher frangin sorti du beau linge maraboutique et intellectuel de ce pays loin de moi, y a belle lurette déceler cette sublime pertinence qui vous  entoure. N’avions-nous pas épuisé ensemble des décades durant les propos galvanisants de ses gourous du siècle des lumières ? Ah si ! Ni Descartes, ni  Nietzche et moins Pascal ne vous étiez  inconnu.

Parlant de votre trajectoire professionnelle comme un fleuve tranquille, vous naviguiez sans boussole et cela ne vous a pas empêché d’arriver à bon port. Déjà à vingt-cinq ans « moulu » par les plus grands gourous de la haute finance économique de l’hexagone.

Revenu au pays, vous voilà attaquer ces chantiers tabous de l’époque et qui aujourd’hui crèvent l’écran de notre pays faisant référence bien sûr à l’or noir, au gaz, au marbre et j’en passe. Prospectiviste comme ce grand prélat dont l’autre disait de lui que ce monsieur là sera un homme de grands horizons.

Estimez-vous heureux cher frangin d’avoir compris très tôt ce qu’ils n’ont pas compris, paraphrasant ce sémillant avocat Me  Yérim THIAM à l’endroit  de votre ami prestigieux dont vous fûtes l’un de ses proches conseillers. Bien vrai que nous ne sommes pas de la même galaxie mais nous sommes du même monde de raison comme disait Péguy.

Je sais mon cher Ibrahima que le monde virtuel qui nous capture et nous prend en otage nous invite à sa table et nous demande d’apporter notre pain. Mais me voilà rassuré d’avoir tué le vieux nègre en moi comme me l’avait enseigné ce célèbre fils  de Jaol lui qui fit inscrire sur le fronton de l’Université Cheikh Anta DIOP : « LUX – Mea LEX ».

Ne criait-il pas ce Prométhéen délivré Aimé Césaire qui à la fin de sa vie autour d’une entrevue avec la grande historienne réunionnaise  Françoise Vergès: que nègre je suis, nègre de resterai. A bientôt mon cher ami et frère ! Pour d’autres rappels poétiques encore plus croustillants.

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