Partis politiques: La difficile gestion des frustrés

Politique

Tous les partis de l’opposition connaissent les démissions liées aux frustrations des militants. N’ayant pas de pouvoir de nomination contrairement au président de la République, les leaders des partis de l’opposition ont toutes les peines du monde pour retenir leurs militants.

Il n’a pas dit les raisons pour lesquelles il a claqué la porte de son parti Rewmi, «Suite à une longue réflexion, je vous annonce que j’ai décidé, par convenance personnelle, de mettre fin à mes activités au sein de la formation politique, le Rewmi», a expliqué Thierno Bocoum pour justifier sa démission du parti. Mais tout porte à croire qu’il est frustré.

En effet, il ne fait aucun doute qu’il est frustré par les investitures lors des dernières élections législatives du 30 juillet parce qu’il n’a pas été investi dans une position pouvant le permettre d’être réélu  député. Idrissa Seck lui a préféré Déthié Fall le vice-président du parti qui a été bien investi sur la liste nationale de la coalition Manko Taxawu Sénégal et qui a été finalement été élu député.

Prenant la parole lors de la dernière session parlementaire de la douzième législature et bien avant le scrutin et d’un ton émouvant, Thierno Bocoum avait fait ses adieux à ses collègues parlementaires, affirmant qu’il ne sera plus député.

Certes, il est le seul à avoir claqué la porte de son parti à cause de ces élections législatives, mais il n’est pas le seul homme politique à avoir été lésé lors des investitures.

On se souvient que Cheikh Sadibou Fall du Parti démocratique sénégalais (Pds) avait décidé de geler ses activités au sein de sa formation politique en lendemain de la publication des listes. Il voulait ainsi protester contre sa mise à l’écart au moment de la confection des listes de la coalition gagnante Wattu Sénégal.

Les karimistes étaient également monté au créneau pour fustiger leur mise à l’écart. Car aucun responsable d’un mouvement n’avait été investi dans une position favorable. D’ailleurs aucun d’eux n’a été élu député.

Et n’ayant aucun pouvoir de nomination à un poste étatique à offrir, les leaders des partis de l’opposition ont toutes les peines du monde pour satisfaire tous les militants qui ont été zappés au moment des investitures.

Ce qui n’est pas le cas du président de la République, à qui la constitution confère un pouvoir de nomination aux postes civils et militaires, sans compter qu’il dispose de fonds quasi inépuisables.

C’est pourquoi, la coalition Benno Bokk Yakaar et plus particulièrement l’Apr, le parti présidentiel, n’a pas connu de remous majeurs au moment des investitures pour les législatives du 30 juillet.

Investi du pouvoir de nommer, le président Macky Sall a trouvé la formule magique. En effet, pour apaiser la colère des députés de la douzième législature qui ne figuraient pas sur les listes, il a donné à chacun million de francs. Les autres responsables de son parti ont été parachutés au niveau des directions nationales et le tour est joué.

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