Passation de marchés : les offres spontanées négociées (Osn) avoisinent les 91 milliards au 4e trimestre 2021

Eco-Finance

Les offres spontanées négociées (Osn) sont sur le point de devenir la règle en termes de passation de marchés. En effet, elles ont augmenté de près de 30 milliards de Cfa comparativement à l’année dernière. Elles sont passées de 91, 599 milliards au 4e  trimestre 2021 contre 60 milliards au 4eme trimestre 2020, selon Birahime Seck.

Le coordonnateur du Forum civil, la section sénégalaise de Transparency international se base sur le rapport de la situation des marchés passés durant le quatrième trimestre 2021 réalisé par Direction centrale des Marchés publics (Dcmp). «Les offres spontanées négociées sont une exception dans les textes, mais dans la pratique l’Etat l’utilise souvent. Le principe c’est l’appel à concurrence, conformément à l’article 81 du code des marchés publics», indique Birahime Seck qui souligne que le trésor public a beaucoup souffert des Demandes de Renseignements et de Prix sans contrôle à priori et des ententes directes.

 Le coordonnateur du Forum civil rappelle que le président de la République a changé le Code des marchés en 2014 pour raccourcir les délais, relever les seuils de passation de marchés, sous prétexte que les procédures étaient longues. Or, d’après lui,  cela crée une opacité, car on ne sait pas dans quelles conditions ces offres spontanées ont été négociées.

Ensuite, poursuit-il, on ne connaît pas le contenu des clauses de la Convention qui est la base de l’offre spontanée. «Il y a également des risques de rétro commission. Enfin, une offre spontanée peut provoquer un favoritisme, source de toutes les dérives», souligne le coordinateur du Forum civil. «Les offres spontanées peuvent non seulement favoriser la surfacturation, mais elles peuvent créer des superpositions de commissions non justifiées. Et souvent, tu ne sais pas à qui profite ces commissions», indique le coordonnateur du Forum civil.

Birahime Seck ne comprend pas pourquoi le président de la République se défausse sur les procédures administratives pour expliquer l’inaction de son gouvernement et le retard dans l’exécution des projets. «Donc, s’il y a problème, il faut, véritablement, l’imputer à votre système de gouvernance», dit-il. Pour rappel, le chef de l’Etat qui recevait le 5 mai dernier, au palais de la République des jeunes leaders francophones a affirmé que les présidents africains ne peuvent pas faire des résultats à cause des lenteurs administratives.

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