Poème: Elégie au COVID 19

Contribution

Par Moustapha DIOUF, Magistrat, Docteur en droit public

Connard mais grand éducateur

COVID trône comme un empereur.

Tel Rodilardus de LA FONTAINE faisait des rats

des hommes il enlève par milliers sans embarras.
Qu’il soit le fait de la nature
ou celui du genre humain
il nous soumet à une douce torture.
Pendant qu’on s’inquiète sur ses lendemains
il nous montre que le milliard est vain
lorsqu’en jouir devient difficile
quand de rester cloîtré vous êtes contraint

ruminant votre résignation en confinement docile.

Côté économie les entreprises au mieux tournent au ralenti

Côté social les travailleurs éprouvés cherchent garantie
Adieu chansons, tam-tams et danses
adieu galipettes et rencontres d’aisance
pour le bon côté de la chose.
Adieu mosquées, synagogues et chapelles
adieu évènements familiaux, universités et écoles
pour le mauvais côté de la cause.

Adieu bâches incommodantes en pleines rues

Manifestations d’indiscipline que de religion on voile

Quand ses profitards derrière une quête de noblesse ardue,

par ces pratiques, leurs appartenances culturelles ils entoilent.

Plus de tintamarre avec des ancêtres au-dessus de Dieu
éhontés, ils cherchent un faux prestige en défiant la loi
quand l’autorité elle longtemps en perte de foi

courbe l’échine, se plie, et s’associe au jeu.

Où était donc cette talentueuse Police en temps normal

preuve que discipliner un peuple n’est que volonté triviale

qu’il est possible de ne pas surcharger les véhicules

sanctionner aussi pertinent que tout autre calcul.

Que les talibés peuvent bien être avec leurs enseignants

et les week-end et vacances auprès des parents.

Où sont donc ses titulaires de postes aux salaires faramineux

quand s’escriment contre le mal les naguères « petits » fonctionnaires

qui malgré leurs salaires et autres moyens calamiteux

étalent au grand jour leur fidélité et discipline légendaires

conscients pourtant que quand le mal deviendra souvenir

ils retourneront à leur mise à l’écart pour un incertain avenir.

Quand on attend des moyens sanitaires devant la pandémie

masques, respirateurs, lits et autres couettes

aide alimentaire on déploie comme devant une disette

et s’installent suspicion légitime et tollé évoquant l’infamie.

Au prétexte de sensibilisation et de consolation aux confinés

des musiciens et danseurs sont sourds aux cris des endeuillés.

Comme mal, COVID nous a montré nos maux
et comme mot il nous réveille avec sursaut.
Aux occidentaux il a révélé l’arrogance et la boulimie
aux africains il a étalé la médiocrité et l’ignominie.
Par ses promesses l’international tisse déjà sa toile
par ses quémandes le naïf tiers monde sape encore sa gloire.
Quand le premier parle magiquement d’aide
en cachant ses ignobles conditionnalités
dormeur le second invoque bêtement une dette
et est sourd aux sirènes inquiètes de ses gouvernés.
Comme oubliés sont les autres maladies à létalité élevée

et cancéreux, tuberculeux, hémodialysés négligés
Attirent l’attention des charlatans menteurs
quand thérapeutes et guérisseurs se font douteurs.

L’effroyable leçon administrée sera-t-elle comprise

que de repenser la gouvernance mondiale nous serons tenus

elle qui du libéralisme s’est d’évidence fourvoyée

ayant longtemps suivi les WALRAS et néo aujourd’hui mis à nu

et ainsi d’un sens humain et social elle s’enveloppera éclairée.

Mais en attendant et comme en France lors de la grande guerre

un impôt sur les profiteurs de guerre avait été institué

sur les profiteurs de pandémie en ces temps de prière

il doit en être de même et juste sera cette mesure ordonnée.

Mais à l’égard des vautours, rapaces et autres cupides

traque impitoyable s’impose comme contre le COVID.

tafadiouf1@yahoo.fr

 

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