Prêt : le Fmi octroie deux prêts d’un montant de 1,75 milliard de dollars au Sénégal

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Le Fmi a approuvé un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEC) d’un montant d’environ 1,51 milliard de dollars avec le Sénégal. Le Conseil d’administration a également approuvé un accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité d’environ 324 millions de dollars, d’après un communiqué. Le premier prêt aidera à remédier aux déséquilibres macroéconomiques en réduisant les vulnérabilités de la dette, à renforcer la gouvernance et à assurer une croissance plus inclusive et riche en emplois. Le second vise à relever les défis structurels à plus long terme liés au changement climatique par la mise en œuvre de politiques climatiques appropriées. La décision du Conseil d’administration permet un décaissement immédiat d’environ 216 millions de dollars au titre de MEC/FEC.

Malgré ces défis, les autorités sont déterminées à entreprendre un assainissement budgétaire favorable à la croissance afin de contenir le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2025. Pour cela, elles entendent redoubler d’efforts pour augmenter les recettes et améliorer l’efficience des dépenses, notamment en supprimant progressivement les subventions dans le secteur de l’Energie. Ces efforts devraient contribuer à reconstituer les cousins budgétaires et à permettre à la dette publique d’être sur une trajectoire résolument descendante à moyen terme. Les autorités se sont également engagées à renforcer les cadres de gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption.

Les perspectives de croissance à moyen terme semblent plus favorables avec le démarrage en 2024 de la production de pétrole et de gaz. Cependant, les risques pesant sur les perspectives restent élevés et fortement orientés vers la baisse, notamment une croissance mondiale plus faible, des conditions financières plus resserrées, une guerre en Ukraine plus intense et prolongée, et une appréciation du dollar américain plus prononcée. Les autres risques comprennent les catastrophes naturelles liées au changement climatique, une détérioration de la situation sécuritaire régionale et une aggravation des tensions sociopolitiques à l’approche des élections présidentielles.

À l’issue de la discussion du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante : “Malgré les progrès réalisés dans le cadre des précédents programmes soutenues par le FMI, les finances publiques et la stabilité extérieure du Sénégal ont été gravement mises à rude épreuve par la succession de chocs extérieurs défavorables et les problèmes de sécurité régionale. En réponse, les autorités mettent en œuvre une stratégie d’assainissement budgétaire favorable à la croissance visant à préserver la viabilité de la dette, à renforcer la gouvernance et à promouvoir une croissance inclusive, appuyée par des dispositifs du Mécanisme Elargie de Crédit/Facilité Elargie de Crédit. Pour relever les défis à long terme du changement climatique, les autorités mettent également en œuvre un programme de réforme complet dans le cadre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) qui soutient les objectifs du pays en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

La réduction des vulnérabilités croissantes de la dette nécessite une mise en œuvre résolue de la stratégie d’assainissement budgétaire ancrée sur les engagements d’atteindre un déficit budgétaire de 3 % du PIB d’ici 2025. Du côté des recettes, la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation de recettes à moyen terme devrait être accélérée pour améliorer la mobilisation des recettes, notamment par la rationalisation des exonérations de TVA et l’élargissement de l’assiette fiscale. Du côté des dépenses, une élimination progressive des subventions énergétiques non ciblées est une priorité, qui devrait s’accompagner de mesures visant à renforcer les filets de sécurité sociale existants. Une gestion prudente de la dette et une surveillance renforcée d’emprunt des entreprises publiques et des opérations de partenariat public-privé sont essentielles pour atténuer les risques pesant sur la viabilité de la dette.

La mise en œuvre résolue des réformes structurelles, notamment en améliorant les filets de sécurité sociale, en renforçant la gouvernance et la transparence, en améliorant l’environnement des affaires et en remédiant aux faiblesses du secteur financier, favorisera une croissance plus inclusive et tirée par le secteur privé. Le renforcement de l’agence de lutte contre la corruption (OFNAC) et du système de déclaration de patrimoine pour les agents publics seront essentiels pour renforcer les cadres de lutte contre la corruption. Des actions urgentes sont également nécessaires pour remédier aux lacunes du cadre de LBC/FT afin d’éviter d’éventuelles répercussions macroéconomiques et de réputation négatives et de sortir de la liste grise du GAFI.

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