Procès de la caisse d’avance: les députés européens blanchissent Khalifa Sall

Politique

Le désormais ex-maire de Dakar vient de remporter une victoire au niveau international. En effet, le Conseil directeur de l’Union interparlementaire, se fondant sur les conclusions de la Cedeao,  estime que les allégations de Khalifa Sall, selon lesquelles la procédure entamée contre lui est entachée de sérieux vices.

L’union parlementaire européenne note avec «préoccupation» les «irrégularités judiciaires» dans le procès de l’ex-maire de Dakar. Celles-ci s’expliquent, selon elle, par le caractère politique du dossier, car Khalifa Sall a  fait l’objet de poursuites politiquement motivées dans la mesure où les allégations de corruption ont été formulées à quelques mois des élections législatives en juillet 2017 et après qu’il avait annoncé son intention de s’y présenter.

«Ces poursuites ont également pour but d’invalider la candidature de Khalifa Sall à la  prochaine élection présidentielle prévue pour février 2019, candidature qu’il a officialisée depuis sa cellule; que son opposition à la révision constitutionnelle engagée par le président a également été un facteur motivant les poursuites à son encontre», lit-on dans un communiqué de presse.

En plus, le Conseil directeur de l’Union interparlementaire considère que les conclusions de la Cedeao, à savoir le non-respect du principe de présomption d’innocence étant donné que le contenu des enquêtes menées a été rendu public, le caractère arbitraire de la détention de Khalifa Sall dès lors qu’étant élu il jouissait de l’immunité parlementaire et le rejet sans examen sur le fond des différents recours qu’il a introduits auprès du juge d’instruction, confirment en très grande partie les allégations du plaignant selon lesquelles la procédure entamée contre lui était entachée de sérieux vices.

Par ailleurs, les parlementaires européens soulignent que Khalifa Sall s’est pourvu en cassation et que si la Cour de cassation confirme les décisions de première et de seconde instance, il sera définitivement écarté de la course à la présidentielle. Toutefois, ils espèrent que ce dernier recours sera examiné selon une procédure indépendante et impartiale et dans le respect des normes nationales et internationales applicables en la matière.

En outre, le Conseil directeur de l’Union interparlementaire considère que les allégations de détournement de fonds pour lesquelles il a été condamné sont en lien avec l’usage de fonds alloués à une «caisse d’avance» mise à sa disposition lorsqu’il était maire. Un mécanisme dont l’existence remonterait à plusieurs années et qui aurait été utilisé par ses prédécesseurs sans jamais être contesté selon le plaignant.

C’est pourquoi, il réitère son souhait d’obtenir des informations à cet égard de la part des autorités parlementaires afin de mieux comprendre la teneur des allégations. Enfin, ces parlementaires relèvent que les avocats du désormais ex-maire de Dakar se sont retirés du procès en appel afin de dénoncer ces différentes «irrégularités judicaires et d’autres incohérences» survenues au stade du procès en appel ainsi qu’une justice expéditive.

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