Uemoa: la Bceao prévoit un taux de croissance du Pib de 0,9%

Eco-Finance

L’impact de la covid-19 se fera sentir au niveau des pays de l’Uemoa dont le Pib a légèrement progressé au troisième trimestre 2020, en rapport avec la levée des restrictions de mobilité et les effets des politiques publiques de soutien mises en place. En effet, il a progressé de 0,6% par rapport à la même période de l’année 2019, après une baisse de 2,0% un trimestre plus tôt. Cependant, Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Bceao affirme que pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières prévisions situent le taux de croissance du PIB de l’Union à 0,9% contre 5,6% en 2019.

Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Bceao indique par ailleurs que l’exécution des budgets nationaux sur les neuf premiers mois de l’année 2020 fait ressortir une aggravation des déficits par rapport à la même période de l’année précédente, induite par les effets de la pandémie sur les recettes ainsi que par les mesures de riposte et de relance prises par les Etats. En effet, le déficit budgétaire, base engagements, dons compris, s’est chiffré à 3.742,1 milliards ou 5,5% du PIB à fin septembre 2020 contre 1.576,3 milliards ou 2,4% du PIB un an plus tôt.

Au plan monétaire, dit-il, la masse monétaire s’est consolidée par rapport au même trimestre de l’année précédente, avec une progression de 15,5% contre 13,2%. Cette accélération a été imprimée par les accroissements des actifs extérieurs nets (+19,3%) et par les créances intérieures (+11,8%). Les réserves de change de l’Union se sont établies à un niveau confortable, assurant la couverture de 5,6 mois d’importations de biens et services. Il correspond à un taux de couverture de l’émission monétaire de 74,7% contre 75,3% un trimestre plus tôt.

Sur le marché monétaire, les conditions de financement ont poursuivi leur détente, en ligne avec les opérations d’injection de liquidité à taux fixe depuis fin mars 2020 et les effets de la décision de baisse des taux directeurs, le 24 juin 2020. Ainsi, le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est établi à 2,00% au troisième trimestre 2020 contre 2,46% au trimestre précédent et 3,15% un an plus tôt.

Abordant la situation de l’inflation dans l’Union, le Comité a relevé que le niveau général des prix à la consommation s’est établi à 2,9% en moyenne au troisième trimestre, après une hausse de 1,7% le trimestre précédent. L’accélération du rythme de progression du niveau général des prix est imprimée essentiellement par le renchérissement des céréales locales, des produits de la pêche, des légumes frais ainsi que des tubercules et plantains. Cette évolution s’explique par les perturbations des circuits de distribution dans le contexte de la pandémie de la Covid-19, et de la baisse de la production céréalière de la campagne agricole 2019/2020. Le taux d’inflation sous-jacente est ressorti en hausse à 1,6%, après une progression de 1,2% un trimestre plus tôt.

Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d’inflation est projeté à 2,2% après -0,7% en 2019. A l’horizon de huit trimestres, soit à fin septembre 2022, les prévisions situent le taux d’inflation dans la zone de confort (entre 1,0% et 3,0%) définie pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l’Union.

Sur la base de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0%.

 

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