Refus de délivrance de fiches de parrainage: la Cour suprême déboute Ousmane Sonko

Pour que subsiste l’espoir…

Contribution

« Le Sénégal n’a pas besoin de messie ni de héros mais d’une masse critique de citoyens conscients des enjeux de l’heure », Ousmane Sonko, Guédiawaye, 2018. Ces propos tenus par le président Ousmane SONKO sont plus que jamais d’actualité et appellent de notre part, nous militants d’un parti désormais dissous sur le papier mais toujours aussi vivant dans le cœur de centaines de milliers de nos compatriotes, une posture empreinte de beaucoup de lucidité, une dose de courage et une pincée d’humilité. Être lucides, pour nous autres militants, serait de se rendre à l’évidence : si on n’y prend garde, le Président Macky SALL – qui, quoi qu’on puisse dire, est un redoutable adversaire – est en train d’éliminer des prochaines joutes électorales le candidat déclaré du PASTEF, le Président Ousmane SONKO.

De la même manière qu’il a réussi à mettre hors course Karim WADE et Khalifa SALL aux présidentielles de 2019, puis les titulaires de notre liste majoritaire (PrOS en tête) aux élections législatives de 2022. Le tout en faisant du pouvoir judiciaire son bras armé. Faire preuve de courage serait de se rendre à l’évidence, puis d’accepter, que le Président Macky SALL aura réussi, en grande partie, à nous divertir et donc à nous faire passer à côté de l’essentiel. Il en suffit pour preuve le fait qu’à cause du combat acharné qu’il nous a imposé en voulant « mettre au pas » le Président Ousmane SONKO, par tous les moyens – les uns plus vils que les autres -, il nous a poussé à ériger le PrOS au rang de démiurge.

Ainsi, voilà que celui dont « la personne importait très peu » à l’écrasante majorité des militants du PASTEF est devenu au fil du temps et des attaques « mu sell mi » (l’immaculé), notre « plan de A à Z » pour ne pas dire la seule constante du parti, « ki ñepp di topp ». Quant à la pincée d’humilité, ce serait de reconnaitre que nous avons perdu une bataille, une très grande bataille (sinon le PrOS n’aurait jamais dormi une seule nuit en prison) ; mais que nous gardons encore intactes nos chances de gagner la « guerre », celle qui consiste à bouter « le système » hors des sphères du pouvoir afin d’instaurer la dynamique de « li ñepp bokk, ku nekk jot ci».

Cela passe par une froide analyse de la situation et un retour à nos fondamentaux : « taal xel yi », massifier d’avantage le parti, mener des activités citoyennes (vacances agricoles patriotiques, campagnes de dons de sang…) et surtout demeurer une alternative crédible basée sur un « projet » arrimé à un programme (qu’importe celui qui en sera la figure de proue ou la tête de file). Une fois cette étape franchie, nous, militants du PASTEF, verrons clairement que : Oui , le Président Macky SALL nous a imposé une rude bataille. Certes, nous lui avons certes tenu la dragée haute – même si nous y avons laissé beaucoup de plumes (une cinquantaine de morts, des centaines de prisonniers, des dizaines de cadres affectés dans les lointaines régions…).

Mais l’heure est venue de « gérer le réel » comme disait feu Djibo KA. Et la réalité est : nous avons certes démontré à la face du monde que l’on savait se battre, mais notre leader croupit actuellement en prison et notre parti n’existe plus au plan administratif, même si sa structuration est restée intacte. Pire, si on n’y prend garde nous risquons de n’avoir qu’un « candidat par défaut » lors des joutes électorales de 2024. Il est donc grand temps pour nous de tirer les leçons d’un passé récent (élections présidentielles 2019) pour mieux aborder le futur (présidentielles 2024).

L’heure est donc venu de déplacer le terrain de combat, de faire davantage appel à la stratégie pour éviter d’être broyé par le rouleau compresseur de l’ETAT, monstre froid présentement incarné par des personnes qui ont déjà laissé voir à maintes reprises leur degré de sadisme et la cruauté dont ils savent faire montre devant des adversaires qui essaient de leur tenir tête de manière frontale.

Loin d’abandonner le Président Ousmane SONKO à son sort, le PASTEF, en faisant cette prise de conscience, se donnera les moyens de terminer le combat qu’il a si brillamment mené pendant toutes ces années, malgré quelques impairs. Car ce serait suicidaire de continuer à croire que la même méthode qui nous vaut aujourd’hui de voir, en sus du PrOS, une partie non négligeable d’identités remarquables du parti ainsi que des centaines de militants et sympathisants derrière les barreaux pourrait nous mener à la victoire.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nos responsables et militants continueront à être arrêtés et envoyés dans les liens de la détention sans possibilité de recours ; et à ce rythme, notre parti pourrait ne même pas avoir le quorum pour tenir une réunion du Bureau politique national à plus forte raison participer à des élections. Il est donc plus que jamais le moment de s’appuyer sur cette « masse critique de citoyens conscients des enjeux de l’heure », dont le Président Ousmane SONKO a fortement contribué à l’éveil, pour espérer se hisser, en toute beauté, au sommet de l’Etat et pouvoir ainsi mettre en œuvre notre « projet » dont la finalité n’est rien d’autre que faire du Sénégal un pays de tous les sénégalais, pour tous les sénégalais.

Il urge donc pour le Bureau politique national du parti, à quelques encablures de 2024, de se pencher sur cette question pour mettre sur le grill tous les scénarios envisageables pour ne pas subir l’histoire ; quitte à jeter le dévolu sur une identité remarquable au sein du parti en qui la majorité des militants, et au-delà nos compatriotes, pourraient se reconnaitre, afin de permettre à nos concitoyens d’exprimer à travers les urnes une vérité que tout le monde connait : PASTEF est sociologiquement majoritaire dans ce pays.

Nous pourrions alors sortir le Président Ousmane SONKO du purgatoire dans lequel un pouvoir aux abois l’a injustement mis afin de lui permettre de mettre en œuvre les fruits issus de sa retraite stratégique de Sébikhotane pour propulser notre Sénégal dans le gotha mondial des nations qui comptent.

Souleymane DIALLO Militant de PASTEF/GRAND YOFF en « exil professionnel » à MATAM « pour délit d’appartenance au PASTEF »

 

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