Hausse des prix des denrées: le rôle des émeutes de mars

Eco-Finance

Le Sénégal connaît une hausse généralisée prix des denrées alimentaires et non alimentaires sur le marché. Les rapports mensuels de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie le prouvent à souhait.

Selon l’économiste Mor Gassama, les raisons pourraient varier selon les biens concernés. Enseignant à la Faseg de l’Ucad, il souligne que cette tendance haussière des prix de certaines denrées a été remarquée depuis les «événements regrettables» du mois de mars 2021.

«Les gens craignaient une pénurie de certaines denrées et par conséquent une hausse des prix  après la destruction de certains magasins de la grande distribution.  Les autorités ont cherché à rassurer sans pour autant convaincre. Et depuis lors, beaucoup de prix ont augmenté. On ne peut pas tout attribuer à cette crise, mais une grande partie quand même», dit-il, précisant néanmoins que pour beaucoup de biens de première nécessité comme le sucre, le lait et l’huile, cela pourrait être conjoncturelle.

Durant ces émeutes de cinq jours, occasionnées par l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de «viol et menaces de mort», plusieurs supermarchés de l’enseigne Auchan et des stations services Total avaient été pillés avant d’être incendiés.

Mor Gassama affirme qu’en général, lorsqu’il y a une hausse de la demande par rapport à l’offre, cela entraîne une augmentation des prix. Dans ce cas, poursuit-il, on parle de tension des prix due à un problème d’approvisionnement correct du marché. «S’il s’agit de produits importés si les prix augmentent de l’autre côté, cette hausse sera répercutée sur les prix appliqués ici ou encore s’il y a un renchérissement des coûts des facteurs. Dans tous les cas, c’est le consommateur final qui supporte toutes les hausses», dit-il encore.

Et pour faire face à cette flambée des prix, l’économiste affirme que les pouvoirs publics doivent rapidement activer les leviers à leur disposition pour soutenir la consommation des ménages. «Vous savez qu’une hausse des prix se traduit par une perte de pouvoir d’achat donc de niveau de bien-être. Cela va affecter plus les ménages à faibles revenus qui ont une marge de manoeuvre quasiment inexistante», soutient-il. Toutefois, il admet qu’avec cette crise économique, les capacités de réaction de l’Etat restent limitées.

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