Ousmane Sonko : «Les membres de cette commission sont passibles de prison »

Politique

Le leader de Pastef ne désarme pas. Quelques heures après la conférence de presse de la commission d’enquête parlementaire qui a blanchi Mamour Diallo, il a contre-attaqué, accusant les membres de cette commission de s’être rendus complices d’un «blanchiment de détournement de deniers publics».

«Je dis aux Sénégalais que les membres de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sont des complices d’un blanchiment de détournement de deniers publics d’un montant de 94 milliards et dont les 46 milliards ont été déjà encaissés. La mascarade s’est jouée à l’Assemblée nationale avec un groupuscule de députés de Benno Bokk Yakaar piloté par Cheikh Seck. Cette mascarade a été  animée par des marionnettes qui ont voulu se substituer à la procédure normale dans le cas d’espace», déclare Ousmane Sonko.

«Parce que dans ce cas d’espèce, on parle de détournement de deniers publics à hauteur de 94 milliards, ce qui ne relève que de la compétence de la justice sénégalaise. L’Assemblée nationale n’avait absolument rien à faire dans ce dossier, mais comme ils ont voulu politiser le dossier et couvrir l’un des leurs, en l’occurrence Mamour Diallo, mais pas seulement, puisque ce dossier de 94 milliards, si on remonte, on va aller jusqu’à la présidence de la République, il passera par le ministre de l’Economie et des Finances, il interpellera la gouvernance, tous ceux qui ont apposé leur signature sur les dossiers d’acquiescement sont concernés. Et donc, aujourd’hui, après six mois de show ces députés se sont retrouvés, seulement ceux de Benno Bokk Yakaar, pour soit disant présenter leur rapport», poursuit le député, accusant les membres de la commission d’avoir violé la loi.

Ousmane Sonko affirme que c’est en soi une violation flagrante du règlement intérieur de l’Assemblée nationale passible de poursuites. D’après lui en effet, l’article 48 du règlement intérieur considère qu’une commission d’enquête parlementaire est tenue par le secret jusqu’à ce que le rapport soit présenté à l’Assemblée nationale, qu’il soit discuté par l’Assemblée nationale et qu’un vote spécial soit tenu  en plénière et seulement après que l’Assemblée nationale décide de déclassifier partiellement ou totalement ce rapport. Avant cela, précise-t-il, aucun membre de la commission n’a le droit de communiquer sur ce qui se passe. «Cela est une violation du règlement intérieur et est passible de l’article 363 du code de procédure pénale. C’est pourquoi nous poursuivrons tous les membres de cette commission pour violation de cet article 48», assène le leader de Pastef qui persiste dans ses accusations.

«Nous disons que nous maintenons intégralement et absolument nos accusations de fraude fiscale, de faux et usage de faux, de détournement de deniers publics et de concussion dans ce dossier de 94 milliards. Parce que le procédé utilisé par l’ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo, avec ses complices de toute la chaîne administrative, avec la complicité d’un homme d’affaires, avec la signature du gouverneur et  la couverture du ministère du Budget, est assis sur du faux et ce faux a été utilisé pour justifier la reconnaissance d’une créance de 94 milliards au profit des sociétés Sofico et Ufoa et cela c’est un crime financier », insiste le député, qui indique que si le procureur était sérieux, il aurait dû le convoquer dès qu’il a parlé de ça.

«Dans quel pays du monde on a vu une accusation aussi grave et le procureur est là tranquillement assis. Et il va cueillir Guy Marius Sagna pour avoir posté sur sa page facebook je ne sais quoi. C’est extraordinaire ce qui se passe. Il y a eu détournement de deniers publics et la moitié de la somme a été décaissée», s’insurge le fondateur de Pastef qui précise que si la justice le convoque demain, il donnera jusqu’au nom du numéro de compte bancaire qui a été utilisé et la banque pour faire un rachat de créances, puisque qu’il le document avec lui.

«Et si la justice ne fait rien, d’ici quelques temps, je distribuerai à toute la presse l’ensemble des documents», prévient-il, révélant qu’il a saisi le procureur de la République sept mois avant la saisine de l’Assemblée nationale sans aucune réaction de sa part. C’est pourquoi,  Ousmane Sonko qui considère que la commission d’enquête parlementaire n’est pas un tribunal, a décidé de saisir directement le juge notamment sur la base du rapport de l’IGE qui incrimine Mamour Diallo sur le titre foncier Bertin situé à Sangalkam. Arrivé troisième lors de la dernière présidentielle, Ousmane Sonko soutient qu’en instituant une commission d’enquête parlementaire, les deux objectifs recherchés par le pouvoir étaient de l’incriminer en créant la confusion dans la tête des Sénégalais, d’une part,  et d’autre part, ensevelir le dossier. Car à l’en croire, Mamour Diallo a investi des millions dans la campagne électorale, Macky Sall a gagné à Louga et paradoxalement il a été limogé. «Macky Sall sait très bien ce que Mamour Diallo a fait», conclut le leader de Pastef.

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